L’aventure a débuté le 6 août avec les premiers concerts de la 24^ème édition du festival des Traversées Tatihou à l’initiative du département de la Manche. En cette soirée du 9 août, imaginez une église au cœur du Val de Saire à Montfarville (Manche) datant de 1763 avec au plafond, une reproduction de la chapelle Sixtine de Rome réalisée par le peintre normand Guillaume Fouace. Le public admire ces peintures mises en lumières et puis le miracle arrive : Rachele Andrioli parée une longue robe noire avec un regard brillant et chaleureux, arrive sur le plateau monté devant l’hôtel. Quelques secondes de silences pour la concentration et la respiration puis le tambourin traditionnel italien résonne dans cet édifice.

_{Photo M.Guérard pour le CD50}

La voix médium aigue sans être agressive emporte le public dans un tourbillon de notes et de mots venus du Sud de l’Italie. Sans comprendre les textes les spectateurs sont déjà loin de la Normandie, au cœur d’une culture musicale de tradition orale, qui parle de la vie quotidienne des Pouilles. Avant la fin du premier titre l’accordéoniste Rocco Nigro rejoint Rachele sur scène et la fusion se concrétise. Le soufflet de l’accordéon porte la voix magique de Rachele et l’émotion est intense tout en étant percussive. La voix de Rachele murmure à nos oreilles ou parfois elle se fait gutturale et semble venir du fond de son cœur et de son âme pour mieux toucher son auditoire. L’accordéon du talentueux Rocco se faufile entre les mots de Rachele et parfois soutien sa voix, la met en valeur et on le sentiment qu’ils ne font plus qu’un.

_{Photo M.Guérard pour le CD50}

La démarche artistique minimalisme donne de la force à leur répertoire de chansons et danses de leur région d’origine Le Lecce tout en y apportant leurs personnalités et leurs influences musicales venues de toute l’Europe. Le temps est suspendu dans cette église normande, le public est sous emprise de la tarentule (araignée du Sud de l’Italie) et grâce à Rachele et Rocco jouant le rythme de tarentelle (selon la tradition cette danse permettait de guérir des piqures de tarentule) les spectateurs sont libérés dans la joie en musique. Avec ce concert nous sommes totalement au cœur d’une musique qui s’appuie sur des traditions, mais jouée avec une énergie et une sensibilité contemporaine sans jamais tomber dans la facilité.

_{Photo M.Guérard pour le CD50}

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