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Des mondes de musiques

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Billet du Matin

Centenaire de l’accordéon

Artigny - Le Figaro 01 03 1928

Notre époque est fertile et ingénieuse en ce qui concerne la célébration des centenaires :

C’est ainsi que, s’il faut en croire une revue limousine, nous nous préparons à fêter celui de l’accordéon, lequel a été inventé à Vienne par Damien en 1829, développé en France par Buffet en 1837, et remarquablement perfectionné à Brive, paraît-il, depuis quelques années. Va pour le centenaire de l’accordéon, bien que cet instrument, au dire de Michel Brenet, dans son Dictionnaire de la Musique, ne soit apte à aucun service artistique…

Paul Lavault - Collection P.Krümm

Mais quels sont donc les instruments de musique populaire que l’on puisse dire aptes à un service de ce genre ? L’après-midi du mardi gras, j’ai assisté à une séance de la « Musique vivante », où un virtuose de la vielle et de la cornemuse, M. Paul Lavault, nous a présenté, deux superbes spécimens de ces instruments.

Paul Lavault - Collection P.Krümm

Or malgré toute la bonne volonté que je mettais à vouloir être charmé par cette musique, je n’ai pu y réussir, et je partage l’opinion sévère, mais juste, que mon distingué confrère Emile Vuillermoz vient d’exprimer dans sa chronique musicale d’Excellior :

« En entendant ces deux voix aigres et criardes, dont l’une est condamnée à chanter éternellement faux, on ne pouvait s’empêcher de songer avec mélancolie que les Français a un certain nombre d’excuses à opposer à ceux qui dénoncent son absence de sentiment musical. Lorsqu’une race a subi, pendant des siècles, comme instruments nationaux et traditionnels, des binious ou des musettes au timbre corrosif, il est bien naturel qu’elle ait le tympan et le goût un peu altérés par une hérédité aussi fâcheuse ! La cornemuse, à qui l’on peut trouver mille mérites poétiques et toutes sortes d’aimables vertus littéraires, demeure, du point de vue de la jouissance musicale pure, un instrument de sauvages. »

Ces réflexions s’appliquent aussi à l’accordéon, et, bien entendu, elles ne nous empêcheront pas de célébrer, sur le mode lyrique, le centenaire de cet instrument car il a son utilité : sur quelle musique danseraient les jeunes gens, dans les villages savoyards où le piano et le gramophone sont inconnus, si l’accordéon n’existait pas ?

 

Merci à Agnés Unterberger pour ce document""

Emile Prud'homme- Le plus grand bal du monde - Invalides - Juillet 1959 - Photo Joël Brunerie