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Des mondes de musiques

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Celso Piña

Une vie de cumbia mexicaine

Philippe Krümm

Le Monsieur est une légende de l’accordéon mexicain. Né à Monterrey en 1953, il tombe très jeune amoureux de la cumbia colombienne. Il sera le premier mexicain à en jouer. Il popularisera ce rythme dans son pays. Aujourd’hui il fait sonner son accordéon diatonique trois rangs sur tous les continents. Ce soir d’aout 2018, il jouait à Gaspé (Gaspésie-Canada) au festival « Musique du bout du monde ». C’était l’occasion de le retrouver dans sa loge. En plus d’un petit interview, ce fut un véritable concert, presque un cours sur les musiques d’Amérique du Sud et bien évidemment sur la cumbia.

 

Celso dans sa loge - Photo Vicky Michaud -

« Ah ! Vous jouez de l’accordéon un rang comme les cajuns. » Me dit Celso « Moi c’est un diatonique, mais 3 rangs. Je n’aime pas l’accordéon chromatique touche piano. Rires

Je joue sur des Hohner « Corona III ». J’aime la brillance de leur son. »

Votre premier accordéon ?

J’avais 15 ans. Mon premier accordéon était plus petit que ceux d’aujourd’hui. C’est mon père qui me l’a donné.

Monterrey c’est une ville d’accordéonistes. Il y en a partout dans les bars et on en entend tout le temps sur les radios.

La cumbia m’a immédiatement captivée. Je dirai même, envoutée.

Il sort son accordéon et nous joue une série de cumbia, puis seulement la main gauche pour nous faire comprendre le rythme particulier de sa musique favorite.

Connaissez vous Flaco Jimenez ?

« Oui bien sur! On a travaillé ensemble. »

Sur son accordéon il joue une redova dans le style de Monterrey, puis une polka dans le style tex-mex.

« Mais ma passion c’est le rythme de la cumbia. C’est un autre style, un autre rythme. La cumbia de Colombie personne ne la jouait à Monterrey dans les années 70. »

Comment avez vous connu cette musique ?

Seulement sur des disques. Quand j’ai entendu Alfredo Gutiérrez, Alejandro Duran, Anibal « Sensacion » Velasquez… Je savais que je jouerai cette musique. Ils ont été mes professeurs virtuels.

Votre première cumbia ?

Il joue. Elle était sur un disque d’Alfredo Gutiérrez. Maman me disait «Non ce n’est pas beau la cumbia. Elle n’aimait que les valses. » Il en joue une autre. C’est là que la cumbia  commence à être jouée à Monterrey.

Celso sur scéne au festival Musique du bout du monde de Gaspé - Photo Vicky Michaud -

Votre groupe est une affaire de famille ?

Nous sommes 4 frères dans le groupe plus un neveu à l’accordéon.

Votre premier disque ?

En 80 j’ai enregistré mon premier disque. Il y a 38 ans que je suis professionnel.

Vos premières compositions ?

Il joue et il chante ! Dans chacun de mes disques il y a toujours une ou deux de mes compositions et je fais à chaque fois les paroles et la musique.

Vous lisez la musique ?

Non ! Je joue d’oreille. Pour apprendre j’ai écouté des disques des dizaines de fois. Parfois je les faisais jouer plus lentement. Je n’ai jamais eu de professeur. j’ai appris tout seul en répétant des heures et des heures, des jours et des jours, des semaines et des semaines, des mois et des mois… Ça m’a pris trois années, pour commencer à maitriser l’accordéon et à jouer la cumbia.

Enrique, un des frères, passe dans la loge se servir une belle dose d’un liquide à boire avec médération.

Vous avez aimé la cumbia dés les débuts de votre frère ?

Oui ! Je me suis intéressé à ce que faisait mon frère dés ses premières notes. Et j’ai tout de suite aimé cela. A chaque fois qu’il jouait, et il jouait souvent, j’essayais de mon coté de jouer le güiro sur ses musiques. Aujourd’hui je suis avec lui sur scène comme nos frères Eduardo (Batterie) et Rubén (Basse)

C’est mon père qui a fabriqué mon premier güiro pour que je joue avec Celso.

Celso avez vous rencontrez Alfredo Gutiérrez ?

Oh oui ! J’ai presque perdu connaissance. C’était au festival de Barranquilla en Colombie.

Celso reprend son accordéon et joue du Merengue et du Vallenato.

Ces musiques sont justes appréciées à Monterrey pas dans le reste du Mexique, alors qu’aujourd’hui la cumbia plait dans tout le pays …Partout.

Aujourd’hui vous vivez où ?

J’habite toujours à Monterrey

Je joue pour les petits, les grands, de la musique pour écouter, pour danser, mais partout la majorité des gens danse.

Il y a longtemps vous aviez surpris tout le monde en mettant des instruments à vents dans la cumbia ?

Oui ! Dans un de mes premiers disques. J’avais joué accompagné d’un trombone, d’une trompette et d’un sax avec mon père. Mais maintenant je joue avec accordéon, percussion, basse, batterie, guitare et je chante.

Mon prochain disque sera très traditionnel.

Celso sur scéne au festival Musique du bout du monde de Gaspé - Photo Vicky Michaud -

Je vois dans votre loge trois accordéons ?

Je joue avec un sol do fa, un fa sib mib et le troisième c’est pour mon neveu qui joue maintenant avec nous.

Avez vous enseigné ?

À Monterrey je n’ai jamais enseigné, mais beaucoup viennent m’écouter pour apprendre. Moi je n’ai eu que les disques pour apprendre, maintenant je suis une sorte d’exemple pour les jeunes mexicains qui veulent jouer la cumbia.

Quel serait votre souhait pour l’avenir de la cumbia?

Qu’elle ne meurt jamais ! Je peux mourir mais pas la cumbia …