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Des mondes de musiques

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Dan Ar Braz et son trio guitares !

Rencontre avec un homme qui depuis 50 ans fait ce qu'il aime "jouer de la guitare"

Gérard Viel

Ma première rencontre avec Dan Ar Braz remonte aux années 1980 en Normandie, et depuis cette période nous sommes toujours restés en relation. Même si parfois les kilomètres et les mois de silence existaient, les liens humains et amicaux ont toujours été maintenus. Dan fait partie de ces artistes qui ont une attention particulière et profonde pour la relation et la rencontre humaine. Sa musique est en recherche permanente de l’autre ainsi qu’à la découverte et au croisement des cultures. Ses premiers albums «  Douar Nevez -Terre Nouvelle », ou « Allez dire à la ville », avec des textes de Xavier Grall, ainsi que l’excellent « The Earth’s Lament – Les Lamentations de la terre » ont fait de cet artiste un homme attachant, respectueux du public et ancré au cœur de sa Bretagne. Quelques années plus tard la fusion de sa musique au cœur de la celtitude dans « L’héritage des Celtes », et plus récemment son album « Célébration  » ainsi que son travail avec Clarisse Lavanant, ont fait de Dan Ar Braz un artiste incontournable de la guitare et de la scène française.

Après chaque concert, il est toujours disponible pour échanger et partager des instants avec le public. Depuis quelques mois il partage la scène en formation trio, pour un spectacle intimiste et chaleureux, revisitant avec bonheur les grands titres de sa carrière. Rencontre avec cet homme de cœur et citoyen du monde, lors de sa venue au festival Musiques sous les Embruns de Port en Bessin (14) en novembre dernier.

 

Quel est le premier disque que tu as acheté adolescent ?

Le premier ? Je ne me rappelle pas précisément mais je me souviens de ceux que je serrais fort contre moi en sortant de la boutique à Quimper : le 45 tours « catch the wind » de Donovan, le 45 tours « long tall Sally » de Little Richard,  et le 33 tours monument « the times they are a changing » de Bob Dylan. 

Quel  disque choisirais tu  pour vivre sur une île déserte ?

Pat METHENY / Lyle MAYS « As falls Wichita so falls Whichita falls »

Est-ce qu’il y a une chanson que tu peux écouter tous les jours sans lassitude ?

« September Fiftheen » de ce même album

Qu’est ce qui t’a motivé à créer le spectacle « Trio Guitare » ?

Retrouver les salles moyennes et surtout revisiter mon répertoire en le recentrant sur la guitare cet outil merveilleux. Jouer mes mélodies en laissant le magnifique tapis musical de Jacques Pellen et David Er Porh les souligner celtiquement. Mais aussi retrouver ma voix en chantant doucement, de l’intérieur, retrouver aussi la poésie de Xavier Grall.

Quels sont les musiciens qui composent  ce nouveau projet musical ?

David Er Porh, Jacques Pellen et aussi José Nédélec pour le son, très très important dans cette formule 

José c’est une histoire qui date. Il a toujours été là pour m’épauler, me soutenir dans mes instants difficiles. Fin des années 80 je me sentais aller vers l’inconnu avec mes incessantes tournées solitaires à l’étranger. J’ai décidé de me rapprocher de la Bretagne. J’ai monté une formule à 4 dont faisait partie Jacques Pellen avec aussi le fidèle Patrick Péron aux claviers et Patrick Molard aux cornemuses. En janvier 91 mon ami disparu Etienne Tison m’a proposé de rejouer dans ma ville au théâtre Mac Jacob avec cette formule. Je n’étais pas très chaud car jouer dans ma ville est toujours une grosse épreuve. J’ai accepté et José tout de suite a décidé de nous aider techniquement afin de faire en sorte que le concert soit le mieux possible. Le concert fut très bien accueilli. Dans la salle se trouvait Jacques Bernard à l’époque programmateur du festival de Cornouaille. Ayant beaucoup aimé le concert il me programma au final du festival cette même année 1991. José était encore là au son et régie. Jacques Bernard me proposa d’inclure un spot avec le Bagad Quimper. Ce fut un très joli moment. Jacques m’appela l’année suivante en 1992 pour mettre en place ce qui allait devenir l’héritage des celtes en 1993… José était là aussi bien sur. C’est donc une belle histoire qui, à mon avis, avec ce trio, est en plein soleil. Merci a lui.

Jacques Pellen cela date des années 70. Nous nous connaissons donc depuis longtemps et le respect est totalement mutuel. Jacques est un très grand guitariste et c’est un honneur qu’il accepte de m’épauler dans cette nouvelle aventure. En plus de la formule à quatre, nous avions aussi un duo début des années 90 mais j’ai du abandonner cette collaboration suite au succès grandissant de l’héritage des celtes. Mais je me disais que nous nous retrouverions un jour. Il m’a aussi invité plus tard en 1999 dans sa superbe « Celtic procession » pour un concert aux tombées de la nuit à Rennes. Un album live fut enregistré. 

David je l’ai rencontré au moment de l’album « célébration » et de la tournée qui a suivi. Je l’avais remarqué dans son groupe Arvest. Cela s’est tout de suite très bien passé. Quand l’idée de ce trio m’est venue j’ai tout de suite pensé à lui. C’est un homme orchestre et un camarade de jeu charmant comme Jacques et José. Ils sont Jacques et lui totalement complémentaires et pour moi c’est un réel privilège cette complémentarité qui me soutient dans ce répertoire.  Et le respect mutuel fait de tous ces instants partagés sur scène et sur la route un vrai bonheur. 

Comment as tu déterminé le répertoire du trio guitare ?

Cela s’est fait naturellement et rien n’est figé. On a choisi aussi des titres jamais joués sur scène ou très rarement et puis bien sur quelques incontournables revisités pour cette formule particulière,

Que ressens tu sur scène avec cette formule plus intimiste ?

Un bonheur simple dans une formule simple, des musiciens qui se respectent et passent de bons moments aussi en dehors des concerts. Tout cela c’est du bonus pour moi. Et aussi de parler au public, comme autour d’une table partagée, « raconter » mes musiques, car elles sont souvent instrumentales, mais portent leurs mots à travers les notes et les accords. Souvent le public me fait remarquer que ces petites histoires autour de ma musique, permettent de mieux comprendre la genèse de telle ou telle mélodie et « d’imaginer chacun à sa façon »

Est-ce que tu à le projet d’un album trio guitare ?

On y pense. Je termine un album en hommage à mon fils et on verra ensuite. Une chose est sure cette formule trio va de l’avant, prend et semble donner du plaisir la où elle passe.

 

Quels sont les grands souvenirs de concerts qui ont marqué ta carrière ?

Beaucoup … L’Eurovision étonnamment et la tournée Australienne avec Alan Stivell en 1977 mais tellement d’autres. La chance grâce à Stivell d’avoir pu jouer à l’Olympia en 1972 sur les mêmes planches que les Beatles, Brel, Piaf …

Quel regard portes tu aujourd’hui sur la Bretagne ?

Je l’aime toujours autant bien sur. Elle reste et restera mon île, mon refuge. Je la vis de l’intérieur, simplement, parmi les gens d’ici. 

Contact : http://www.danarbraz.com/