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Des mondes de musiques

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DIA.T

De Madagascar à Douarnenez

Gérard Viel

C’est en terre bretonne que le trio DIA. T a vu le jour, regroupant : Gilles Le Bigot à la guitare, Marina Razanasoa au chant et percussions, et Gurvan Liard à la vielle à roue électro-acoustique. Trois personnalités venant d’horizons musicaux et culturels différents qui font fusionner leurs expériences musicales nombreuses. Ils nous offrent une musique issue de la « Grande Île » de Madagascar, aux sons de la guitare celtique et de la vielle à roue envoutante. Avis à tous les programmateurs de théâtre et de festival, « osez la diversité culturelle » !

 

 

Comment est né le projet DIA T ?

Gilles : Les projets musicaux naissent souvent de rencontres inopinées. La première fois que j'ai entendu chanter Marina, c'était en 2016 au festival de cinéma de Douarnenez, je faisais la queue pour voir un film et il se trouve qu'au bout d'une demi-heure d'attente, quelqu'un est venu nous dire qu'il n'y avait plus de places... Par dépit je suis allé faire un tour du côté de la Place de la poste où se déroulent les concerts et animations diverses, et c'est là, pour la première fois que j'ai entendu une chanteuse malgache que je ne connaissais pas. C’était Marina, elle était en solo et s'accompagnait à la guitare, pour la première fois de ma vie, j'ai osé aller la voir à la fin du concert quand j'ai appris qu'elle habitait depuis peu à 200m de chez moi (je pensais qu'elle repartait à Madagascar après le concert !) l'aventure devenait possible. C'était en août 2016, trois mois plus tard j'entendais Gurvan, pour la première fois, jouer sur scène à Perros Guirec. L'intuition m'a poussé à lui proposer de créer un trio avec Marina. C'était un pari : une chanteuse malgache avec une guitare celtique et une vielle électro acoustique.

Comment pourriez-vous définir la musique de votre trio ?

Gurvan : Les racines sont profondes, elles sont malgaches, bretonnes, africaines et européennes. Le feuillage est dense et coloré, c'est une musique du monde d'inspiration ethnique. Le son est acoustique, le terme électro acoustique pour la vielle signifie simplement qu'il y a des capteurs à l'intérieur de l'instrument ce qui permet d'amplifier le son et d'avoir une meilleure maîtrise de l'espace sonore. 

Gilles : On peut dire également que dans DIA.T chacun sort de sa "zone de confort ». Ce que l'on fait là on ne là jamais fait avant, chacun a dû faire un pas vers les autres, nous sommes partis de rien pour construire un univers sonore cohérent. Nous composons une musique sur mesure à partir des univers qui nous sont à chacun, familiers. La musique de DIA.T fait découvrir un monde musical plein de richesses, plus vaste qu'on ne l'imagine au départ.

Quelle sont les relations musicales et artistiques entre vous 

Marina : Gilles et Gurvan connaissaient la musique malgache avant qu’on se rencontre quant à moi j’ai découvert la musique bretonne, il y a 10 ans, quand je suis arrivée en Bretagne. A la base nous n’avons pas forcément les mêmes codes musicaux, qu’ils soient rythmiques ou mélodiques donc nous nous imprégnons les uns des autres pour aboutir à une unité musicale qui fait la couleur unique de DIA.T. Nous avons commencé par écouter ensemble la musique traditionnelle malgache ensuite nous avons travaillé sur les arrangements de mes chansons. Désormais, nous composons et écrivons ensemble la musique et les paroles des chansons. Je leur apprend les textes malgaches pour qu’ils puissent faire les chœurs.

 Quelles sont les influences et références musicales de DIA T ?

Gilles : Elles sont multiples du fait du parcours de chacun d’entre nous. Les influences sont malgaches, bretonnes, africaines ou encore européennes. Pour certains morceaux la guitare est proche du blues et la vielle joue à la manière d'une kora, d'autres morceaux sont plus proches du folk. Les rythmes sont le plus souvent ternaires comme dans la majorité du répertoire malgache.

En quoi est-ce votre trio est différent ?

Gurvan : Partir d'une base aussi hétéroclite qu'un chant malgache, une guitare folk celtique et une vielle électro acoustique relève du challenge à première vue. Par contre l'avantage est que nous ne risquons pas de copier ou ressembler à autre chose. C'est ce brassage multiculturel qui fait la singularité de DIA.T.

La vielle à roue qui à fortiori n'a pas de lien avec la musique malgache est utilisée parfois de façon non conventionnelle (pizzicato, percussions ...) et développe une palette sonore très large. J'utilise également un looper sur 3 ou 4 morceaux du répertoire.

Gilles : J'utilise pour ma part deux guitares accordées en accords ouverts différents, l'un est le DADGAD que je pratique depuis 40 ans, l'autre DGDGBD ou CGDGBD que je n'ai jamais utilisé avant, il m'arrive également de bloquer les cordes avec une languette en plastique pour donner un son qui rappelle le Mbira ou le Kalimba. Le timbre de voix de Marina est très particulier, plutôt grave pour une femme, elle chante dans sa langue natale des textes qu'elle écrit (avec parfois notre collaboration en français évidemment :) sur des musiques que nous composons.

Quel regard portez-vous sur la scène folk trad. française ?

La musique folk traditionnelle est plus vivante que jamais, le fait qu'elle se soit professionnalisée depuis les années 80 a donné une impulsion qui a été bénéfique. Le niveau musical a gagné en qualité, le public s'est intéressé à cette musique qui a gagné les villes, nos musiques trad ont fait leur entrée dans les conservatoires. On a connu une vague dans les années 90 et puis l'intérêt du public est retombé au milieu des années 2000. Bien que la vie des musiciens professionnels soit devenue plus difficile, la pratique amateure a continué de se développer. Les jeunes générations portent aujourd'hui cette musique encore plus haut. On assiste de plus en plus à des métissages musicaux multiples qui prouvent que cette musique est bien vivante que l'on partage ou pas l'esthétique choisie.

Contact : http://gurvanliard.com/album/dia-t/

gurvanliard@gmail.com