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Des mondes de musiques

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Du vent dans les anches libres

4ème salon de l’Accordéon à la Bellevilloise

Propos recueillis par Paul Barnen

Philippe Krümm Photo Vicky Michaud

Un soir de septembre, Port de Paimpol, au bar l’islandais, une Bleizi Du pour moi, une grenadine à l’eau pour Philippe Krümm. Voilà un drôle de lieu et quelques boissons inattendues pour parler du 4ème Salon de l’Accordéon qui se déroulera les 7 et 8 octobre à la Bellevilloise à Paris.

Rencontre avec son initiateur.

Philippe, Comment créé-t-on un salon ?

Par passion et par rencontres.

En discutant un soir, à la Bellevilloise, avec Philippe Jupin, un des fondateurs, responsables du lieu.

Philippe Jupin Photo DR

Nous parlions des possibilités de faire quelques choses ensemble à la Bellevilloise. C’est un vieux camarade. Nous nous connaissons depuis longtemps. Nous avons le même intérêt pour les musiques du monde.

Je lançais l’idée d’un salon de l’accordéon durant une fin de semaine. « Banco ! » Me dit il. Mais en consultant l’opulent calendrier de la Bellevilloise, il était clair qu’aucun Week-end n’était libre avant deux ans !!!

Soudain son téléphone sonne. Il sonne tout le temps. Une association se décommande pour le premier week-end d’octobre on était en 2013. Nous étions en mai 2013 : le 1er salon de l’accordéon avait une date. On avait 5 mois pour le créer.

Il n’y avait plus, depuis quelques années, de salon de musiques. Musicora avait Disparu. Drôle de coïncidence Musicora sera de retour l’année suivante !

Tu étais aussi le fondateur et le rédacteur en chef du magazine Accordéon & accordéonistes ?

Il y avait une vraie cohérence entre le salon et le magazine ?

Oui ! Nous avions créé Accordéon & accordéonistes à la disparition d’Accordéon magazine, il y a 16 ans, avec Maurice Bruneau.

Mais le monde a vite évolué, disparition de marques d’accordéons, avènement de l’internet, Tassement des ventes de disques et soyons clair un vrai désintérêt des professionnels de l’accordéon pour le seul magazine parlant de leur secteur.

Si on prend le nombre officiel (Sacem) des chefs d’orchestres (Musiciens de bals), il n’y en avait pas 10% qui étaient abonnés au magazine.

On a eu beau essayer de mutualiser les taches avec notre autre magazine : Trad. magazine, que j’avais également co-fondé avec Roland Delassus (Il y a 29 ans ndlr)… Mais le fait, que, les jeunes ne s’abonnent pas ! Donc principalement un non renouvellement des abonnements et la disparition des annonceurs historiques, ont fait que notre modèle économique n’était plus tenable.

Nous avons résisté au maximum. Peut être même un peu trop. La passion a tendance à rendre aveugle ! In fine nous avons été obligé de déposer le bilan.

Avec toutes les difficultés - doux euphémisme - qui vont avec. Tant pour les abonnés que pour l’équipe des Éditions Émile.

C’est la fin d’une époque. Mais ma passion pour la musique, les instruments et l’accordéon reste intacte.

Je suis vraiment désolé de la fin de magazines qui avaient un sens et qui étaient les seuls sur ces thèmes : Les musiques du monde et l’accordéon.

Ce sera donc le premier salon de l’Accordéon sans Accordéon & accordéonistes.

Tu ne te laisses pas abattre, en moins de deux mois tu as créé un site ?

Oui ! Comme tu le vois, malgré une période personnelle un peu difficile, pour garder la passion et le moral intact, sans moyen, mais grâce à un camarade très compétent en informatique, j’ai créé un site www.5planetes.com avec Gérard Viel, encore un vieux camarade. C’est une affaire d’anciens (rires)

Pour faire naitre un site, il suffit de le vouloir. Acheter un nom chez Gandi : C’est 12 euros. Lui trouver un hébergement, il y a « le pack pro » chez le même Gandi, c’est 82 euros pour une année.

Donc le financement n’est pas un problème. Pas de structure. Juste une aventure personnelle. Qui a vu le jour sur la toile le 14 septembre dernier.

Et en 5 jours nous avions déjà plus de 6000 pages vues et près de 900 visiteurs uniques !

 Alors oui ! Les magazines, la « grande famille » de Trad’ mag, c’est fini pour moi. J’ai tourné la page. Avec cette dure épreuve, J’avais envie d’être au calme, de me faire plaisir. Ce site c’est ce que j’avais vraiment envie de faire aujourd’hui.

On se concerte avec Gérard Viel et on fonce. Pour animer ce site ce n’est pas une équipe, ce sont des passionnés, des personnes indépendantes qui se comprennent. Ce n’est en rien la continuité de Trad’mag et d’Accordéon…Ces histoires là sont terminées.

Oups ! Tu sembles très remonté ?

Après l’arrêt des magazines, on a eu le droit à plein de larmes de crocodiles. J’ai lu de nombreux mails ou certains disaient avoir plein d’idées pour l’avenir. C’était magnifique.

Nous allions voir ce que nous allions voir ! Et j’attends toujours ! (Rires)

Que ceux qui pensent que des médias sont fondamentaux pour ce secteur mouillent la chemise. Qu’ils les créent. Ils découvriront l’investissement financier et personnel qui est nécessaire. Ce sera très chouette de les découvrir, de les lire et de les encourager. Dans nos magazines pour le contenu il y avait du professionnel et du plus « Léger ».

Écrire de sympathiques articles, c’est facile et plaisant. Ce faire inviter par un festival, faire quelques photos souvenirs, rien de plus simple et d’agréable.

Diriger un magazine, s’occuper de la distribution, de la pub, des abonnés, de la promotion, de l’impression, du contenu… C’est autre chose. C’est usant et ce n’est pas gratifiant.

Aujourd’hui, je ne suis au service de personne.

Aujourd’hui, je parle des musiques traditionnelles et de l’accordéon en toute liberté. Aujourd’hui, avec 5planetes.com, je ne suis responsable de personne. Je ne dois rien à personne.

Que verra-t-on sur ce site ?

Le thème : « Des mondes de musiques »  Où, bien évidemment, l’accordéon aura une belle place.

Sa voix ne résonne t’elle pas sur presque toutes les terres de notre Planète bleue ?

Et que verra-t-on au salon de l’accordéon ?

Andrea Ballone Burini sera present pour la première fois au salon Photo Vicky Michaud

Des accordéons ! (Rires)

De nombreuses marques présentent leurs modèles, beaucoup de chromatiques, mais malheureusement pas assez de diatoniques (Rires), bien que cette année nous en aurons un peu plus. Oh ! Et il y aura aussi des accordinas.

J’ai une tendresse pour le diatonique, ancêtre du chromatique.

On aura la possibilité de voir et d’essayer des dizaines de modèles de toutes sortes et à tous les prix.

Il y aura des concerts ?

Il y a aussi un lieu de musique : « Le Forum.

Concert au Forum (2015) Photo Vicky Michaud

Avec, sur scène durant les deux jours, des concerts courts, des démonstrations… On pourra entendre des musiciens d’exceptions.

À chaque édition des gens restent assis devant la scène toute la journée. Ils prévoient même leurs casse-croûtes pour ne pas bouger de leurs places, car ils peuvent écouter et voir leurs idoles, entendre du jazz, du classique, du musette, du contemporain, de la chanson, du Trad’…Le salon de l’accordéon c’est également un beau festival d’accordéon.

 

Pascal Savard : Présentera sa Carte blanche à « Au bonheur de nacre » photo DR

Cette année, en plus, il y a le trophée mondial de l’accordéon ?

Oui ! Grace à Frédéric Deschamps, ce sera dés le vendredi après midi, dans la salle de spectacle « le club ».

Plus de 100 candidats se confronteront pour pourvoir participer à la final qui aura lieu ….à Rodez. De la virtuosité en prévision.

 

Pollux formidable et infatigable activiste de l’accordéon avec Nathalie Bernat accordéoniste et cabrettaire. Ils seront présents au 4eme salon de l'accordéon.Photo DR

Et puis le prix Gus Viseur ?

Le vendredi soir, lors du banquet des accordéonistes, on remet un beau diplôme à des personnes qui ont œuvré pour l’image de l’accordéon.

Ce peut-être des musiciens, des journalistes, des organisateurs, des producteurs…À chaque remise de prix la fille de Gus Viseur, Josette et son petit fils Pascal sont là.

Mais, j’ai toujours une pensée pour Jeannette, la femme de Gus Viseur, qui nous avait autorisé à utiliser le nom de son mari pour le prix et qui nous a toujours soutenu.

Elle fut présente à toutes les remises depuis la première édition. Elle nous a quitté à presque 100 ans. C’était une femme formidable et drôle.

 

Jeannette, Josette et Gus - Collection Privée

L’accordéon est né en 1829, mais l’histoire de l’anche libre et de différents instruments commence avant notre ère et l’évolution est constante, tant pour les instruments que les répertoires. L’accordéon est encore jeune.

 

Le Maitre des anches libres : Claudio Binci Photo Vicky Michaud

Accordéon Romantique Collection privée

Il ne fut reconnu par la musique classique qu’au début des années 2000 en rentrant au Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Paris.

À mes yeux et à mes oreilles, il reste un des plus formidable instrument dans les musiques des peuples du monde. Il y a encore sur notre planète tant de belles musiques et de grands musiciens à rencontrer…

Le salon c’est une jolie goutte d’eau dans un océan d’accordéons.

Cette année tu me disais qu’en organisant ce salon tu pensais particulièrement à un musicien ?

Oui ! Il est pour moi, c’est certain, rentré au Panthéon des accordéonistes. Il est de ceux qui ont fait progresser l’instrument en le portant vers d’autres rives : à toi Régis Gisavo.

 

 Régis Gisavo Photo Erwan Larzul