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Des mondes de musiques

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Festival de Cornouaille

Quimper, capitale de la culture bretonne.

Philippe Cousin

Un an avant le centenaire, Quimper accueillait en juillet dernier, la quatre-vingt-dix-neuvième édition du festival de Cornouaille. Sur quatre jours et demi cette année. En 2022 les restrictions dues à la pandémie étaient presque toutes levées et les Quimpérois, les Cornouaillais et les nombreux touristes, se pressaient pour faire la fête dans une atmosphère de joie retrouvée.

Photo ouverture : Itsaso Elizagoien - Photo Philippe Cousin

Pat O'May - Photo Philippe Cousin

Le festival s’est ouvert le mercredi soir sur un concert décoiffant, avec un Pat O’May survitaminé. A ses côtés ses musiciens, délivrant un rock bien trempé. Mais plus étonnant, la présence du Bagad Brieg et ses sonorités celtiques. Pas moins de vingt-cinq musiciens sur scène. Le Bagad Brieg a toujours fait preuve d’une audace légendaire. Mais cette fois ils s’étaient surpassés. Un look façon Mad Max, avec maquillages noirs, cuir, clous et cornes sur leurs costumes bretons. Les guitares électriques, les bombardes et les cornemuses se répondaient avec une énergie à couper le souffle, les rythmes syncopés des caisses claires et des tambours se confondant avec la batterie rock. Une rencontre des plus réussies.

Bagad Cap Caval - Photo Philippe Cousin

Changement de décor le jeudi soir avec le concert du Galicien Carlos Núñez accompagné pour l’occasion par l’Orchestre National de Bretagne. Une grande majorité de ses titres revisités façon classique avec un grand orchestre au complet. Et cerise sur le gâteau, quelques touches bretonnes, avec la participation du Bagad Cap Caval sur quelques morceaux. Une soirée au cours de laquelle Carlos célébrait les vingt-cinq ans de son premier album, A Irmandade das Estrelas.

Carlos Núñez - Photo Philippe Cousin

Le même soir, la scène du théâtre de Cornouaille accueillait la troupe théâtrale Ar Vro Bagan associée à quelques musiciens et chanteurs, pour revisiter la vie et l’œuvre du poète et chanteur Youenn Gwernig, avec le spectacle «War Hent Youenn Gwernig» (Sur la route de Youenn Gwernig). Une soirée un peu boudée  par le public il faut bien l’avouer, mais un moment empreint d’émotion.

Le vendredi soir la tête d’affiche était le chanteur italien Zucchero qui drainait un public nombreux. Beaucoup plus intéressant au théâtre de Cornouaille, un spectacle hommage au chanteur Yann-Fañch Kemener réunissait une dizaine d’artistes, chanteurs.euses, et musiciens lors d’un concert rempli d’émotion pendant lequel les chants traditionnels (la gwerz) se mêlaient aux sonorités des instruments de quelques pointures de la scène bretonne. Sur la scène, les gwerzioù et les instruments se répondaient dans une subtile alchimie.  Et puis impossible d‘évoquer Y.F. Kemener sans le kan-ha-diskan, une technique de chant magnifiée par cette figure majeure  du chant traditionnel breton.

Passons rapidement sur la soirée du samedi qui accueillait Jane Birkin. Pas ma tasse de thé. D’autant qu’elle n’était pas au mieux de sa forme.

En revanche le dimanche soir, c’est le Celtic Social Club qui occupait la grande scène, accompagné pour l’occasion par le guitariste Robin Foster, un Britannique installé en Bretagne depuis vingt-cinq ans. Une bonne dose de rock dans la tradition bretonne. Une formation qui offrait un concert d’anthologie pour la soirée de clôture du festival.

Mais aux côtés des «grands spectacles», plusieurs autres moins médiatisés, mais qui permirent de faire quelques belles découvertes. Comme le Duo du Bas, Elsa Corre et Hélène Jacquelot, dans un spectacle «Géant» qui mettait à l’honneur les vieilles femmes rencontrées au cours de leurs pérégrinations.

Et puis la pièce de théâtre «Hi Ni eo Molière» (Molière c’est moi). Pièce créée dans les années 80 par la Nantaise Françoise Thyrion, que Nolwenn Korbell a adapté en breton et durant laquelle elle interprète une conférencière qui raconte la vie de Molière. Nolwenn s’est approprié le texte, écrit à l’origine en français, et l’a personnalisé, y incluant même des moments de sa propre vie. Une comédie légère qui vient à point alors que l’on célèbre cette année le 400e anniversaire de la naissance de Molière.

Changement de taille cette année, la migration du fest-noz quotidien sur les allées de Locmaria, un lieu qui a tout de suite rencontré le succès au point qu’il a fallu agrandir la piste de danse dès le second jour. Les pieds des danseurs ont ainsi battu au rythme distillé par les groupes Digabestr, Digresk, la Kreiz Breizh Akademi #8, les duos Le Grand/Kerveillant, Guichen/Riou, Rivière/Flatres, Le Bour/Bodros, mais également avec l’énergie décoiffante de Startijenn et des monstres sacrés, les Sonerien Du que l’on ne présente plus.

Il faudrait aussi évoquer les spectacles de danse des cercles celtiques, les nombreux concours, les diverses animations pour les plus jeunes, l’Université d’été consacrée à la Galice. Et puis enfin et surtout le retour du grand défilé de Kemper en Fête et le triomphe des sonneurs qui avaient fait défaut les deux années passées pour les raisons que l’on sait.

Xurxo Núñez - Photo Philippe Cousin

A l’heure du bilan, les organisateurs affichaient avec fierté le nombre de 150.000 personnes qui ont convergé vers Quimper. Des spectacles qui ont drainé pas moins de 33.500 spectateurs. Et 9.000 danseurs aux cinq festoù-noz.

D’ores et déjà, les préparatifs du centenaire du festival en 2023 sont lancés. L’affiche évoquera un siècle de culture bretonne. Excusez du peu! Pour l’un des plus vieux festivals de Bretagne. Mais chut, la surprise devrait être dévoilée à la fin de l’hiver prochain.