Connla originaire de l’Irlande du Nord, est sur la route depuis 2015, c’est un groupe de jeunes musiciens issus de l’université de Ulster. Il se dégage de leur prestation un esprit chaleureux, convivial et festif. Ils reprennent de manière habile certaines chansons issues du patrimoine musical de l’Irlande et certains autres standards (Wayfaring stranger- célèbre chanson du répertoire folk américain du début du 19^ème) en y apportant leur sensibilité personnelle d’aujourd’hui. Des belles voix en harmonies avec les instruments trad irlandais (harpe, whistle, uilleann pipes, guitare). Un groupe à suivre qui joue avec le cœur et défend avec conviction son patrimoine musical.

 Le groupe Connla (Photo Maurice Guérard CD50)Bien entendu quand les premières notes de Lunasa résonnent sous le grand chapiteau sur l’île Tatihou, nous sommes dans une autre dimension musicale et artistique. Depuis leur création en 1997 Lunasa n’a pas démérité son titre « meilleur groupe de musique irlandaise de la planète (Irish Times) ». Malgré leurs tournées dans le monde entier, ils jouent toujours avec autant de conviction, de présence et d’humour. Leur répertoire issu de la tradition irlandaise est revisité de manière contemporaine et sans jamais tomber dans la facilité, leurs arrangements donnent une autre image de la musique des pubs irlandais, cela sonne résolument contemporain tout en étant composé que d’instruments acoustiques. Ce concert restera dans les esprit du public des Traversées 2018.

Lunasa (Photo Maurice Guérard CD50)

Sous le second chapiteau installé sur le port de St Vaast la Hougue, la soirée à débuté avec l’écossais Calum Stewart (uilleann pipes et flûte traversière) entouré des bretons Ronan Pellen (cistre), Gilles Le Bigot (guitare), Yann Le Bozec (contrebasse) avec deux invités : Soazig Hamelin au violon et au step dance Mathilde Rio. Partageant sa vie et les concerts entre la France et l’Ecosse, Calum est devenu en quelques années une des références de la cornemuse irlandaise. C’est un compositeur sensible, qui n’a pas besoin de mots pour exprimer ses émotions. Avec une musique innovante dans la mouvance celtique revisitée, il embarque ses auditeurs dans des chemins ou se rencontrent l’âme et le cœur d’un imaginaire musical sans frontières. Un artiste chaleureux qui a su toucher l’âme du public des Traversées Tatihou.

Calum Stewart (Photo Maurice Guérard CD50)

La soirée s’est achevée avec le groupe N’ Diaz et sa musique comme une invitation à se plonger dans la transe des musiques ouvertes sur le monde. Energie, sensualité, et force d’un répertoire avec un accordéoniste (Yann Le Corre) qui sait faire vivre son soufflet mettant en valeur ses notes bleues envoutantes, Jérôme Kerihuel aux percussions dansantes qui apportent couleur et force à l‘ensemble. La touche finale des cuivres de Youn Kamm à la trompette et saxhorn et Timothée Le Bour aux saxophones soprano et alto qui envoient de l’émotion au cœur de chaque spectateur. On sent que cette équipe est à fond dans sa musique et la générosité est leur combat quotidien. Un grand moment de concert dansant selon l’envie de chacun.

'N Diaz (Photo Maurice Guérard CD50)

Le lendemain lors de la soirée « electro-trad » le jeune portugais Vasco Ribeiro Casais dit « Omiri » à crée la surprise avec un concept d’une qualité musicale, artistique et visuelle hors du commun. Au début des années 2000, j’avais rencontré Vasco Ribeiro au sein du groupe portugais Dazkarieh, que l’on pouvait qualifier de musique folk-rock progressive. Depuis il a développé son projet personnel en faisant fusionner habilement tradition, patrimoine, et musiques actuelles. Avant tout Vasco est un musicien de différentes influences, il joue la gaita (cornemuse du Portugal) du bouzouki et de la nyckelharpa (vielle à archet de Suède), il a une grande pratique de ces instruments et un intérêt permanent pour la fusion des cultures et des rencontres humaines. Utilisant les techniques actuelles du numériques il a embarqué le spectateur au cœur des racines de son pays en y intégrant habilement des sonorités du monde de la musique électro ainsi que des vidéos. Les images qui défilent sur deux écrans ne perturbent en rien sa musique, elles lui donnent une nouvelle dimension humaine, car elles font référence au patrimoine musical et culturel du Portugal. Un artiste authentique, généreux, loin de tous les clichés du monde des musiques électro.

Un concert insolite a clôturé les Traversées Tatihou 2018, grâce au talent et à la sincérité du jeune violoniste écossais Ryan Young accompagné à la guitare par Jenn Butterworth. Ce duo dont c’était le premier concert en France a surpris les festivaliers, au début on a pu avoir l’impression de deux jeunes musiciens issus d’un conservatoire et qui présentaient une audition publique !!! Mais très vite les spectateurs ont très vite compris que l’on avait à faire à un grand violoniste issu de la tradition musicale écossaise. Son jeu est limpide, aéré et son archet danse sur les cordes du violon comme une étoile au cœur de la voie lactée. Son corps et son âme sont en total fusion avec sa musique et parfois proche de la transe. Contrairement à certains jeunes violonistes, Ryan ne joue pas uniquement à très grande vitesse, il joue avant tout avec le cœur, et ses notes sont présentes là ou il faut et quand il le faut. Le jeu de la guitariste est limpide, présent et complétement au service du violon, tout en étant très personnel dans sa technique de jeu d’accompagnement. En conclusion ce duo est une bonne surprise dans l’univers du répertoire des musiques traditionnelles écossaises. Un duo à suivre …..

Rendez vous du 23 août au 1er septembre 2019, pour la 25ème édition des Traversées Tatihou organisée par le Conseil Départemental de la Manche.