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Des mondes de musiques

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L’Acantah Trio

Bienvenue dans un monde musical sans frontières !

Gérard Viel

Quand elle arrive vers vous c’est avec son regard lumineux, chaleureux et authentique qu’elle vous salue. Impossible de résister à L’Acantah, elle ne laisse personne indifférent et on peut ressentir sa présence physiquement. Envoutement, mais pas de manière négative, car avec cet artiste vous irez loin pour un voyage intérieur, et si vous acceptez de la suivre c’est tout un monde d’universalités qui s’ouvre a vous. Plus de frontières, plus de mots, chacun est obligé de regarder sincèrement au fond de son cœur, de son âme et de son corps, afin de rejoindre l’Acantah. Une artiste qui chuchote à nos oreilles que la vie c’est beau et qu’il ne faut pas avoir peur de la vivre sans limite. Rencontre à Barfleur (50) dans le cadre du Défi Folk Trad de MusikEnSaire (02/09/2018) L’Acantah était la marraine de cœur.

 

 

Quel est ton parcours musical et artistique ?

J’ai commencé assez tardivement la formation vocale même si j’ai toujours chanté... Depuis l’enfance, le chant était une zone libre, un moment d’évasion. Je viens d'une famille où la musique a une place importante. J’ai toujours entendu mon père jouer du blues rock avec sa guitare ou du piano, ma tante faisait partie du Gospel Continental Singers et je la voyais partir chanter en tournée internationales pour des comédies musicales évangéliques. Quand j'allais chez mon grand père, la musique était présente pour danser et exprimer ses émotions. C'est lui qui m'a offert mon premier micro et qui m'écoutait chanter. Je faisais du théâtre aussi. Aux alentours de mes vingt ans, j’ai décidé de passer à l’action ! ça a été un souffle de liberté immense, je n'ai jamais réussi à faire autre chose que chanter au final ! C'est le seul endroit où je me suis senti pleinement à ma place pendant longtemps...,De fait, j'ai fait une école de Jazz et musiques latines (ARPEJ Paris – Ecole de Jazz Afro-Américaine) en même temps que je travaillais la voix avec mon maestro Skuyler Hamilton. Puis ce fut le début du chemin, combos de musiques latines, jazz...Un album avec SETNA Cycle I, (groupe de musique progressive (Label Soleil Zheul 2006). Ensuite j'ai travaillé dans le théâtre avec la compagnie Le Chariot et le théâtre de l'Echarde sur plusieurs créations, où je chantais et composais mes partitions en émotions. De là est née le spectacle "Sto Ko Wé"..

Comment et pourquoi est née L’Acantah ?

L’origine est assez ludique et en même temps profonde. Au cours d’une séance de répétition, le metteur en scène s’est amusé à me chercher un nom singulier «  à l’image de ton chant qui nous fait voyager hors des mots connus ». A C A N T A H est l’anagramme N A T A C H A

Il y a t’il un lien entre l’Acantah et la nature ? (Geitoneura acantah est un papillon et l’acanthe est une fleur ?)

C’est là où cela devient amusant, la pièce que nous répétions se nommait « Au coeur de l’Arbre » . Je devais y composer un chant sans parole pour y incarner la Voix de la Terre. Hasard inspirant.

Peux tu nous parler de la langue dans laquelle tu t’exprimes ?

Je m’exprime dans beaucoup de langages existants pour certains (Slave, latin...) et inexistant la plupart du temps. Le pas d’langue est un langage qui ne passe pas par les mots, ceci sert uniquement de support pour transmettre les émotions. C’est l’aboutissement d’un travail mené entre le metteur en scène et auteur Nicolas Ragu et moi. A l’origine, je devais créer ma propre partition vocale, un langage sans parole pour porter les émotions entre les personnages au théâtre (Voix des sacrifiés dans « Cendres d’Antigones »). Ensemble, nous avons construit le spectacle de Sto ko Wé qui repose sur ce procédé. Pour chaque chanson écrite en pas d’langue, nous avons élaboré un synopsis qui me permet de nourrir les intentions que je chante. Même si ce sens n’a pas vocation à être compris par l’auditeur dans la mesure où j’y mets une implication émotionnelle, celle-ci se ressent au delà du sens (comme lorsque nous sommes touchés par un chant dans une langue étrangère). Dans le cas du pas d’langue, personne ne comprend les mots, tout le monde est étranger, c’est cette position de l’étranger, de l’altérité que nous explorons, pour un appel à la fraternité des peuples.

Anan’ké poursuit ce voyage. L’intention de ce projet est axée sur la liberté d’être et d’exprimer. Nous tissons un arbre des langages nomades entre imaginaire et racines chantées. J’ai choisi de revenir aux langages de mes ancêtres en réadaptant des chants traditionnels pour y puiser la dynamique d’une nouvelle forme de composition. Le pas d’langue va à la rencontre des racines du monde. L’illustratrice Minna Sundberg vient de publier un arbre généalogique des langues du mondes qui nous aide à prendre conscience des origines et des interconnections de nos langages. Cet arbre reflète parfaitement mes intentions d’écriture et de composition dans Anan’ké.

Quelle est ta méthode de travail pour l’écriture des textes et la composition musicale ?

Quand il s’agissait du pas d’langue écris par Nicolas, souvent nous nous imprégnions de l’intention... je prends du temps et les mélodies viennent à moi... Où à nous en répétition... en cherchant, explorant, c’est du défrichage jusqu’à l’évidence... En ce moment, j’écris de nouveaux morceaux en mêlant différentes langues. Je pars d’une idée racine et je l’étire, l’explore. Je m’imprègne de la sonorité de certains langages et observe où ils m’emmènent. Je ne mets aucune barrière à l’imaginaire. Je revendique la recherche et la liberté du langage propre à chacun. En fait c’est un procédé qui m’aide à sortir du mental. Quand j’écris en français, je suis tout de suite beaucoup plus analytique, didactique, ce qui me mets bien malgré moi beaucoup de freins. Les conditionnements reviennent au galop ! La pudeur aussi.

Quel regard portes tu sur le monde musical normand ?

Je ne me sens pas très bien placée pour exprimer mon avis ! Toutefois... Quelques belles découvertes dans de petits festivals mais que l’on ne retrouve pas forcément dans les plus gros... Face au foisonnement de propositions artistiques, il y a une forme de difficulté à pénétrer les réseaux. Il y a des salles qui défendent encore la dynamique artistique régionale et l’émergence de nouvelles propositions locale... Mais je trouve que l’on peut observer un clivage de plus en plus net. Après, étant moi même organisatrice programmatrice d’un petit festival, je mesure à mon échelles l’ampleur de la demande. Et en même temps Sto ko wé a été soutenu et promu par certaines salles, festivals et institutions normandes, comme quoi les ovnis trouvent aussi leur sillon !

Parle nous des deux musiciens qui t’accompagnent sur scène ?

Il y a les musiciens du spectacle Sto ko Wé, le guitariste, Clément Bernard et Cédric Vincent à la batterie. Ce dernier est un ami de longue date avec qui nous avons composé une grande partie des morceaux de Sto ko Wé. Il a contribué largement à son développement. La dimension pédagogue, rythmique et structurelle de Cédric m’a aidé à donner corps au pas d’langue et ses mélodies (Cf. album de Sto Ko wé enregistré avec le guitariste Louis Ville). Aujourd’hui, je suis en période de création avec le multi instrumentiste Tigat et le contrebassiste Antoine Godey. Nous travaillons depuis un an sur le développement de Anan’ké. Tigat (Mado et les frères pinards ) vient d’un métissage ancré entre le rock, la musique du monde et la chanson. Il est très imprégné des musiques alternatives aux univers insolites (Nosfell...). Son jeu de guitare associé aux percussions m’a toujours beaucoup inspiré ! Nous avions envie de travailler ensemble depuis longtemps. J’ai rencontré Antoine Godey (Coup de Coeur Productions) en 2015 en accueillant son groupe Cordes à Bretelles dans le jardin du Moulin (chez nous). Là aussi, j’ai su immédiatement que nous allions travailler ensemble. Nous avons en commun un amour du spectacle au contact de l’humain, des musiques racines et sommes reconnaissants de faire ce métier que nous aimons tant. Anan’ké est un mot grec signifiant « destinée inéluctable »... Nous y sommes !

Quelle est la principale difficulté que tu rencontres pour faire connaître et développer ton projet artistique ?

Sa difficulté est aussi sa force : sa singularité. Avec Sto Ko Wé comme ANan’ké , nous faisons l’expérience de cette altérité. Le discours peut laisser sceptique sur dossier mais s’avère convaincant en spectacle. N’est ce pas justement le sens de notre proposition ?

Je me suis beaucoup heurtée au scepticisme, à la peur de l’inconnu, au fait de ne pas rentrer dans les cases et de ne pas savoir « vendre » mon propos avec autant d’aplomb que je le défends sur scène. J’en ai souffert un temps puis j’ai compris que l’essentiel résidait dans la sincérité des êtres et de leur expression.

Tu dois partir seule sur une île déserte, quels seraient les deux albums que tu emportais ?

Klemti horat - Emel Mathlouti - pour la révolte

The first cry - Armand Amar -   pour le rêve

Comment se passe une journée de l’Acantah ?

Mes journées ne se ressemblent jamais...M’occuper de ma fille, Boire un café... Méditer...Réunir les agendas.. Répéter en groupe ou seule à la maison.. Parfois beaucoup de route pour aller jouer ou répéter ou donner un stage...Faire mon sport (vital ),Travail de bureau et contacts téléphonique... Puis une balade en nature si possible... Jouer du tambour (vital), Téléphoner à mes ami(e)s

Quelle est la différence entre L’Acantah et Natacha ?

L’Acantah c’est celle qui aide Natacha à continuer à marcher vers ses rêves.

Natacha c’est celle qui rappelle à L’Acantah qu’il y a la vie du quotidien et que les rêves c’est super mais les chemins sont multiples et parfois pas les bons. L’Acantah, elle oublie Natacha quand elle monte sur scène et qu’elle donne tout...Natacha elle va coucher L’Acantah quand elle est trop fatiguée..L’Acantah, elle va relever Natacha quand elle y croit plus. Et Natacha se relève toujours....

Contact : https://www.lacantah.com/untitled

 

Prochains concerts :

  • 23 Septembre Marraine du Festival de La Forge / ANAN’Ké Duo
  • 20 Octobre 2018 Festival MACADAM Rouen
  • 9 novembre 2018 Premier Acte Blany-Le-Château / Sortie de résidence ANAN’Ké Duo
  • 10 Novembre 2018 Médiathèque de METZ – ANAN’Ké Duo
  • 17 Novembre 2018 Festival Chants D’Elle - Val de Bure ANAN’Ké Duo
  • 22 mars 2019 - Paris Prague Jazz Club - ANAN’Ké Trio
  • Hiver Résidence La Gare aux Musiques Louviers ( à Confirmer )
  • Mars 2019 Trianon Transatlantique ( à confirmer )