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Des mondes de musiques

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Jean-Charles Guichen

L’homme qui faisait chanter, en Breton, les guitares américaines Martin .

Par Philippe Krümm

À Saint-Quai-Perros dans sa jolie « Ferme chambres d’hôtes », restaurée avec gout et authenticité par toute la petite famille. Jean Charles musicien pressé et passionné, nous accueille chaleureusement.

Il est réputé pour jouer virtuose, vite et fort. Quand on le rencontre on découvre vraiment un homme reflet de sa musique où peut être le contraire. Il parle vite, il parle fort avec le bel accent de sa région. Une idée, une envie, un rêve, une histoire à la minute et des rires.

Le maitre devant une de ses toiles ! photos DR

Causerie avec un musicien qui, pour aller au bout de ses rêves et de ses flots musicaux est devenu pour "Breizh an Ankou" son nouveau disque "Solo" : Producteur, directeur artistique, arrangeur compositeur, illustrateur, attaché de presse, commercial… Une multinationale à lui tout seul !

Faire un disque, n’est ce pas une utopie de nos jours ?

Si ! C’est totalement fou. Mais je suis comme ça…Enthousiaste. De nos jours ce doit être une forme de folie.

En plus tu fais des Infidélités à ton frère ?

Oui, ce sera la quatrième fois… Et peut être pas la dernière non plus.

Pourquoi cette volonté de jouer solo ?

C’est l’envie impérieuse de synthétiser, de mettre à plat mes idées.

En parlant de mon frère, là-dessus on est tous les deux pareils des « individuels collectifs ».

On est sans arrêt sur nos instruments à bosser, tous les jours, et du coup la musique va plus vite que nous.

On compose depuis que nous sommes tout petits. Du coup les albums s’enchainent.

On se dit même que, si nous ne faisions pas de scène, nous ferions quand même des albums.

C’est un délire d’enfance qui devient réalité : Se faire un monde magique sur des disques.

Je ne compte pas du tout vendre des disques en pagaille. Je n’en ai jamais beaucoup vendu. C’est juste histoire de raconter quelques choses. Pour moi c’est comme un livre.

Je raconte une aventure en musique. Ce n’est que des compositions. C’est assez marrant à faire. Je reste un gamin. Quand je compose c’est toujours pour raconter une histoire…Bretonne.

Photo DR

Tu écris tes musiques ?

Je compose que d’oreille. Je m’enregistre avec ce que j’ai sous la main, souvent mon Iphone. Je compose à la guitare, en chantant et aussi au whistle.

« Il prend sa guitare. Elle l’attendait au coin de sa chaise, et plaque des accords très rapides » Souvent en faisant comme cela, une sorte d’improvisation, cela me donne des idées de thèmes, de morceaux.

Parfois c’est le morceau entier qui déboule, direct. Je l’enregistre et 6 mois plus tard, je le reprends et je le travaille.

Tu te revendiques un Breton ou un Guichen ?

Je ne me revendique rien. Je pense que ma musique sonne bretonne car il paraît que j’ai un accent et donc je dois quelque part l’avoir aussi sur ma guitare.

Ton premier instrument ?

Direct la guitare. Je n’ai fait que cela. J’ai commencé à 6 ans. J’en ai 47 aujourd’hui. Cela fait donc 41 ans que je pratique.

J’ai toujours la guitare de mes premiers accords. (Il se lève, va la chercher et la fait sonner.)

Elle sert aujourd’hui, entre autres, à mes enfants. C’est le père noël qui me l’avait apporté.

J’ai été séduit tout de suite par l’instrument, mais pas par le travail qu’il fallait faire pour jouer des morceaux. Rire. On m’a poussé un peu à pratiquer. J’ai eu pas mal de profs

Quelles sont tes références au cours de ton apprentissage ?

Mes débuts étaient très musique classique. Mon père était un mélomane, donc je pratiquais des œuvres de tous les grands maitres de la guitare classique de l’époque, avec

la bonne position, le trépied…

D’ailleurs, j’enseigne parfois la guitare et je reproduis souvent les bases de la musique classique que l’on m’a enseignées.

(Il nous explique tout cela, toujours en jouant)

C’étaient souvent des musiques superbes à écouter mais vraiment ardues à apprendre (Toujours en jouant de fougueux arpèges sur sa première guitare.)

An Drock'n Roll photo Eric Legret

Tes premiers dévergondages ?

Je suis entrainé ailleurs vers l’âge de 14/15 ans, quand j’ai commencé à écouter les Sex Pistols (rire) et des trucs assez punk.

Une musique avec moins d’accords, mais plus forte et surtout avec plus de délires, plus de folies. Je ne suis définitivement pas un guitariste classique. Je n’ai pas assez travaillé ce style pour le devenir.

J’admire les musiciens classiques, mais très vite je suis parti sur le folk.

 

Pas l’électrique ?

L’écoute de l’électrique m’a toujours attirée mais bizarrement pour être bien dans mon élément, il me faut une caisse entre les bras…Une grosse caisse.

Quand je prends une guitare électrique, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose.

Je ne suis vraiment pas à l’aise. C’est pour cela que je fais appel à des pros de la « Solid body » pour jouer sur mes albums.

Musique Celtique ?

Chez moi, c’était aussi un thème très « classique » : Gwernig, Glenmor, Stivell...

Je me souviens, on les écoutait en voiture, sans arrêt, sur cassettes. On n’avait même pas de lecteur cassette dans l’auto. C’était juste un radio cassette que l’on avait sur les genoux pendant tous les trajets.

Mon père, en amateur, jouait de la guitare et chantait en breton. Mais aussi Boris Vian, Jacques Brel, Leo Ferret et compagnie… C’était l’époque. Ce qui fait que, parfois, quand je prend ma guitare, sans avoir bossé, ni les textes, ni la musique, il y a certains de ces morceaux qui apparaissent comme des évidences. J’ai commencé à chanter en solo à 14 ans, poussé par mon père, dans les cafés du coin. Je chantais tous les classiques.

Je ne suis pas d’ici. Je suis né à quimper. On a sillonné toute la Bretagne. On suivait mon père dans son métier.

Donc quand je prends ma guitare je fredonne et ce sont souvent les mélodies entendues très jeune qui ressortent. Tout peut resurgir. C’est pour cela que j’ai des influences diverses qui apparaissent malgré moi sur mes compositions mais je les assume sans réserve.

 

Dans ce nouveau disque : des compositions récentes ou anciennes ?

La plupart sont récentes. Le premier titre, je l’ai composé un mois avant d’aller en studio. J’ai commencé avec le Bagad Sonorien Bro Dreger de Perros qui a travaillé également sur trois autres titres. Au fur et à mesure de l’avancement du travail, je pense à des façons de jouer, d’harmoniser plus, d’adapter pour jouer avec le bagad, ce qui a donné « Ar mor o kanañ » Un morceau assez « arpégeant » rires

Donc : Bagad, harmonie, le bourdon des cornemuses qui rentre avec celui de la guitare.

(Joignant sur sa guitare le geste à la parole, il me fait écouter la basse de sa guitare. Celle du morceau en question. Une sorte d’interview en 3d)

Déjà comme cela on entend le bourdon tout de suite. J’entends l’entrée du bagad. J’imagine tout cela pour faire naitre un nouveau morceau.

Une autre partie du travail se fait depuis 40 ans et ça fait 35 ans que je compose. Il y a un morceau qui regroupe une suite d’An Dros que j’ai composés en 30 ans.

Scouarnel, le premier a été composé quand j’avais 15 ans, le deuxième dix ans plus tard et un autre 20ans après. Ce sont des « anciens nouveaux ». Rien ne se perd, tout ressort un jour. Rires

Le son de la mer en ouverture, c’est un clin d’œil à Alan Stivell et à son disque « Renaissance de la Harpe celtique » ? En plus tu enregistres avec Dan ar Bras. C’est un total hommage à Stivell ?

Je n’ai pas pensé à cela du tout. Mais il est certain que Stivell est toujours présent dans ma musique. Tu vois ce genre de références spontanées, c’est tout le temps comme cela. Des choses ressortent de mon inconscient, sans que je les analyse, sans que cela soit calculé.

Au début je pense que tel instrument ou tel ensemble va s’adapter à tel morceau.

La mer c’est vraiment voulu, dans le sens ou je souhaitais un morceau sobre, épuré, limpide comme la mer, avec juste une guitare acoustique et un Bagad

Bon d’accord ! Du coup on est juste 40. Rires. Mais aujourd’hui avec les techniques d’enregistrements il n’y a plus de problème à faire cohabiter sereinement la puissance d’un Bagad et la finesse d’une guitare acoustique, même sur scène.

Le coté magique c’est de pouvoir composer sans avoir de limites. De penser à faire cohabiter n’importe quels instruments, car on sait que ce sera possible de les faire sonner ensemble. C’était un plaisir de mettre ma guitare avec le Bagad qui est pour moi l’orchestre symphonique Breton.

Fest Noz Photo DR

Album solo pas solo ?

L’idée c’était un projet « Le solo de l’Ankou » qui avait commencé et il a quelques années pour lequel je m’étais retrouvé sur scène à faire danser, seul avec ma guitare. Au départ c’était juste un solo.

Breizh an Ankou vient un peu de Glenn Jegou du festival Yaouank à Rennes qui m’avait un jour commandé un projet. J’ai dis « ok ! » Je vais t’y faire un solo de la mort.

C’était comme une boutade, mais lui, tout de suite, il a traduit par le « solo de l’Ankou » qui est devenu « Breizh an Ankou », mais pour moi, c’est franchement un hommage à la danse bretonne. On est très loin de la mort.

J’avais déjà fait un album vraiment solo il y a 5 ans « Elipsenn », mais en rentrant en studio je ne voulais pas totalement me répéter, alors je me suis dis : je vais essayer de prendre mon répertoire solo de scène, mais en essayant que d’autres instruments rentrent dans le spectre des harmonies de ma guitare.

La danse ?

Il n’y a pratiquement que des airs à danser.

Le but c’est le fest noz. C’est vraiment un hommage au fest-noz. C’est là ou je joue le plus.

Tu es danseur ?

Oui, j’ai commencé la musique bretonne en apprenant à danser.

Quelles sont tes danses préférées ?

Comme je suis du centre Bretagne, je dirais le kost ar c’hoat , le plinn…

Les danses les plus calmes ?

Rire ! Oui, les plus sportives, effectivement.

Denez Prigent Photo Eric Legret

Dans ton « solo pas solo » de l’Ankou : Denez Prigent?

Denez pour moi, c’est la beauté des chants des ténèbres. Alors dans un solo de l’Ankou, il se devait d’être là. Pour le coté mineur qui est en moi aussi. La encore, pas de volonté d’évoquer la mort, même si ma guitare grince par moment. Rires

Sylvain Barou Photo Eric Legret

Sylvain Barou ?

On joue ensemble depuis 2002. On a un beau répertoire ensemble. On n’a pas fait de disque. On a failli. On est tous impliqués dans trop de projets. J’adore jouer avec Sylvain. C’est évident. Quand il est passé au studio nous n’avions pas répété ensemble. Comme avec personne sur ce disque d’ailleurs. Rires. Il est arrivé. Il a fait directe ses envolés musicales. C’est comme cela que je vois Sylvain : la simplicité d’un génie de la flûte.

Claire Mocquard ?

Une rencontre en 2013 rires, C’est ma femme. Claire je la rencontre sur le festival le Bonheur est dans le pré.

Elle jouait terriblement du violon et les soirées font que l’on a joué ensemble. Qu’elle soit sur le disque était une évidence, avec des cotés lyrique et jazz, le style qu’elle travaille le plus actuellement, en étant dans des formations jazz.

Olivier Carole et Mickaël Bourdois?

Le « groove man » avec qui j’ai toujours rêvé de travailler. Je l’ai rencontré à Tahiti lors d’un festival de guitare. Il jouait en duo : basse/batterie. J’ai craqué sur les deux. Olivier c’est également un génie de la basse pour moi. J’aime sa simplicité évidente et efficace. On ne se voit pas souvent. Mais on tourne parfois ensemble depuis 2013/14.

Il a un rôle important. Il groove sans recouvrir le travail de la guitare et au contraire il le met en avant. Il a pour moi le son parfait.

Pour Mickaël Bourdois le batteur, l’autre du duo c’est pareil. Il arrive en expert. Il faut dire que du temps Ar Re Yaouank, on voulait mettre une batterie, mais on n’a jamais réussi la greffe. A l’époque moi et le bassiste on était vraiment rythmique, Du coup la cohabitation avec un batteur ne fonctionnait pas.

Alors que dans le disque, même si je suis encore très rythmique, il ne me recouvre pas. Au contraire, il met en évidence la guitare.

Quand je l’avais appelé c’était pour un essai. Je doutais. Car le projet c’est solo de l’Ankou. Basse/batterie sans guitare électrique, est ce que cela allait fonctionner ?

Dés qu’il est arrivé au studio, je lui ai dit « Pense acoustique ! » C’est ce qu’il a fait avec une très grande facilité et donc le trio basse-batterie-guitare acoustique fonctionne comme je le voulais. Il n’est pas extérieur à la musique. Il rentre dans mes notes

Dan ar Braz Photo Eric Legret

Dan ar Braz ?

Dan, c’est un rêve de gosse. Ayant commencé la guitare en 1976, très rapidement, sans savoir vraiment qui il était à l’époque, j’ai aimé tout de suite ce son de guitare.

Je l’avais vu en concert quand j’avais dix ans. Il m’a toujours impressionné surtout avec ses guitares « double manche ». Je l’entendais aussi souvent avec des guitares acoustiques et des arpèges open, comme moi aujourd’hui qui joue en open tuning.

J’ai toujours été bercé par ce son. Comme pour beaucoup de gens le renouveau de la musique celtique a commencé par cela.

Après j’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de jouer avec lui, dans Red Cardell, Celtique Procession… J’ai eu également la chance de jouer en 2000 avec Alan Stivell dans « Back to Breizh ». Dan n’était pas la, mais j’étais un peu sur ses pas. Dans l’ombre de Dan. Rire

Quand tu es guitariste, inviter Dan ar Braz sur ton disque, c’est le Graal.

Je pensais à lui spécialement pour le morceau « The breton roots ». Je lui ai demandé « Est-ce que cela te va ? » « Oui ! ». On n’a pas répété non plus. Devant moi en studio j avais un gamin de 20 balais. C’était un truc de fou. Il est arrivé à 10H et à 11h30 c’était fait. C’est là que tu nous as croisé. On sortait heureux du studio. Le titre était en boite.

Le studio ?

Au départ je me suis concentré sur ce que je voulais impérativement. Entre autre un son de Bretagne. Impossible à vraiment définir mais pour moi c’est très clair…Et c’est cela qui est important. Rire

C’était impossible d’enregistrer ailleurs qu’en Bretagne, avec des musiciens bretons.

Pour le coup la rencontre avec Denez c’est faite il y a deux ans maintenant, au Paléo festival en Suisse. Avec mon frère on l’a invité à chanter sur un de nos morceaux : Yaouank. On a répété dans le studio ou Denez travaillait à Plestin-les-Grèves. J’ai craqué sur ce studio.

Nicolas Rouvière l’ingénieur du son, je ne le connaissais pas. Je suis tombé sur un génie du son. Ah ! Ah ! Oui il y a beaucoup de génies dans ce disque. Mais on est en Bretagne… Alors.

Combien de temps pour faire ton disque?

2 mois et demi ! Il y a 16 titres, pour une durée de 78mn…On ne pouvait pas en mettre plus. Voilà un avantage d’être son propre producteur. Je pouvais faire des titres de la longueur que je voulais. Ne pas être contraint à faire des 2mn30 pour la radio. Du coup j’ai enregistré comme je le sentais, en toute liberté, chaque morceau, sans contrainte, ni de temps, ni de son. Comme à la maison ou sur scène. On verrait bien à la fin et là, le verdict est tombé : 78 mn 13 secondes. On a quand même téléphoné au presseur, pour savoir si c’était possible.

On était bon. Mais on ne pouvait rien mettre de plus dans le chapeau (Rire).

Cet album raconte une histoire. Je ne voulais pas me réduire. Sinon c’était comme si j’avais du retirer les pages d’un livre fraichement imprimé. Pour « Breizh an Ankou » tout est là. Un jour je ferais peut être un vinyle, là, je serai obligé de me limiter.

Les illustrations…Encore toi ?

Tableaux de Jean-Charles photo DR

L’histoire musicale du disque, c’est un voyage en Bretagne, dans toute la Bretagne. Je voulais un livret spécial sur la Bretagne, en peinture. Alors je me suis lancé à peindre après l’enregistrement, nuit et jour pendant un mois et demi ! J’ai peint 15 tableaux d’assez grandes tailles.

AEROUANT RUZ , tableau de Jean-Charles Guichen photo DR

Je suis aller chez un marchand spécialisé acheter tout le matériel et je me suis mis au travail. J’ai même peint le bagad et évidemment le solo de l’Ankou …Toujours pas en rapport avec la mort, mais en rapport avec l’expression ressenti dans chaque morceau.

Ses Guitares (photos DR)

Tu joues sur une célèbre marque de guitare Américaine ?

(Il la prend, l’accorde et c’est parti pour une belle démonstration des possibilités de ladite guitare)

Non ! C’est une guitare « Armoricaine » Rire

C’est une Martin J40 jumbo. Je la joue depuis presque vingt ans.

Je ne suis pas sponsorisé par Martin. Dommage. J’en profite pour faire un appel, « Si jamais Martin cherche à « endorser » un musicien breton, je suis là ». Rire.

Je suis vraiment un « Martiniste ». J’ai du mal à jouer sur autres choses. Pourtant j’ai joué sur de superbes guitares: Lowden, Trameleuc, Taylor… Mais je suis resté scotché sur celle-la. J’en ai deux. La jumbo, j’aime ses basses et l’autre « la normale » c’est plus pour les accompagnements. Je joue en dadgad, accord ouvert, picking et flat picking. C’est pour cela que j’adore les joueurs de bluegrass, mais je n’en joue pas. Comme j’aime la musique irlandaise que je pratique peu car je suis un amoureux exclusif (rires) de la musique bretonne que je découvre par ses sonneurs et ses chanteurs. Je compose. Je ne suis pas un collecteur.

Jean-Charles avec les Frères Morvan photo DR

Le disque sort aujourd’hui (20 octobre) ?

J’ai une belle promo qui commence. Certains vont se dire « waouh ! Il va vendre des milliers d’albums » Ah ! Ah ! J’ai fait une première édition à 2000 exemplaires. Je suis distribué en physique par la Coop Breizh, mais je n’ai pas de distribution numérique. On verra peut être plus tard en ce moment je privilégie le physique.

Comme je te le disais sur ce projet je suis musicien, compositeur, directeur artistique, manager, attaché de presse, illustrateur, graphiste, producteur…En voilà une belle aventure … Non ?

 

L'arrivée du nouveau disque photo DR

« Aujourd’hui en France le disque d’or est descendu à 40 000 ventes et le disque de platine est à 100 000. En plus ils cumulent le physique et le dématérialisé. Les chiffres sont un peu opaques. Personne ne vérifie vraiment. Le monde des professionnels du disque se garantie en travaillant avec les chiffres communiqués suivant « un cahier des charges précis », par une agence internationale : GfK. »(remarques)

Bon et bien, en Bretagne, on va créer le disque de granite pour les ventes physiques dépassants 1500 exemplaires.

Mes trois garçons, sont tous musiciens, ils n’achètent pas de disques. C’est moi qui leur offre. Je suis de la vieille école.

Bien que, comme beaucoup de monde, j’ai un compte sur Deezer. J’ai des centaines de disques partout dans la maison

Je ne veux pas mettre « Breizh an Ankou » en numérique. J’aime l’objet et si j’ai fait la pochette avec mes peintures, ce n’est pas pour le numérique. Rire

C’est le début d’une grande histoire ?

Il va y avoir une suite. C’est Herve Bordier qui m’a suggéré de faire un livre style bd sur le solo de l’Ankou.

J’ai gardé l’idée. Il m’a envoyé la bd de Robert Johnson avec les dessins en noir et blanc. Il m’a donné l’idée de départ.

Extrait : Love in Vain, Robert Johnson 1911 -1938 - Mezzo/J.M. Dupont éditions Glénat

L’idée a fait son chemin et le CD va être suivi d’une bd que je vais réaliser en peinture. Une histoire avec tous les groupes que j’ai croisé, les anecdotes les aventures quand j’habitais dans le centre Bretagne et par la suite. Je suis un rural. Le solo de l’Ankou est loin d’être mort. (Rires)

Je te disais que ce disque était une aventure pleine de surprises des bonnes et des moins bonnes. Si je me retrouve à produire cet album c’est que j’avais un producteur. Mais je n’avais plus aucune nouvelle de lui. 3 mois avant de rentrer en studio il m’a lâché. Il avait des problèmes d’argent. Et donc je suis devenu mon propre producteur avec toutes les difficultés que cela entrainent. C’est pour cela que je suis à fond dans ma promo. Il faut que je rentabilise ! C’est le producteur qui parle rire

Je n’ai pas de coup de main de la profession mais heureusement j’ai tous les amis …

La presse avait aimé mon solo de l’Ankou sur scène alors cela devrait bien se passer d’ailleurs je commence à avoir de bons articles dans toute la presse Bretonne.

Faut le moral pour ce lancer dans une production dans le paysage actuel du monde du disque, même quand tu connais bien l’artiste.

 Un saut vers l'avenir ! Photo Eric Legret

 

…Ce matin j’avais rencontré un fou de musique, un soliste convivial, qui venait de concrétiser un rêve de plus.

Au travers de mes Cabasses Galion IV (Petit clin d’œil aux amateurs), Le disque envahit avec bonheur la pièce où je rédige ce texte. Les mélodies et les harmonies bretonnes imaginées et si vivante de Jean-Charles Guichen.

En retranscrivant l’interview, je suis en accord avec mon camarade Gérard Viel qui a fait la chronique du disque sur 5planetes. C’est avec des musiciens comme Jean-Charles Guichen aussi inspirés que talentueux, que la musique bretonne s’écrit aujourd’hui.

P.K.

 

 

Les frères Guichen , Photo Eric Legret

Ps : Fred Guichen n’est pas en reste. Il prépare son disque solo à l’accordéon pour le printemps 2018 : à suivre …

CONTACT : https://www.jcguichen.com/