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Des mondes de musiques

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Le Festival Les Traversées Tatihou

Les grandes marées pour les concerts sur l'île Tatihou (Manche)

Gérard Viel

Avec les grandes marées à St Vasst la Hougue (50), le public peut accéder à pied à 'île Tatihou pour vivre les concerts de la 24ème édition.

L’édition 2018 du Tatihou Tour s’est achevée dans la Halle aux Grains de Quettehou (50) avec la musique tzigane du groupe Divano Dromensa. Un répertoire de standards de ce type de musique et des musiciens qui manquaient un peu conviction, sauf l’excellent violoniste Paul Guta.

 DIVANOA DROMENSA (Photos M.Guérard/CD50)

Dés lendemain les grandes marées ont permis au public d’accéder à pied à l’île Tatihou pour découvrir le charismatique chanteur et homme libre Danyèl Waro venu tout droit de la Réunion. Dés les premières chansons la température du Cotentin à monté, entouré de ses quatre musiciens chanteurs percussionnistes l’artiste a transporté l’île Tatihou au cœur du patrimoine culturel de la Réunion. Cet ancien paysan a toujours été un citoyen engagé politiquement, socialement, et même emprisonné pour insoumission au service militaire. Il découvre la poésie de Georges Brassens et plus tard le Maloya ce rythme qui prend sa source dans le chant des esclaves de l’Afrique Australe et des indiens. Cette musique a longtemps était interdite à la Réunion, car elle était le symbole de l’indépendance, mais Danyél Waro décide de lui donner une nouvelle vie et en fait la base de son projet artistique. Depuis 1975 il est sur la route pour défendre la culture réunionnaise et ses racines. Sur scène ce n’est pas seulement de l’énergie, même si le rythme ne laisse personne indifférent et donne envie de bouger, mais c’est le chant d’un peuple que met en valeur Waro avec sensibilité et émotion.

Danyèl Waro (Photo M.Guérard /CD 50)

Ses mots viennent du fond de son cœur et de son âme, parfois on a le sentiment que cela lui fait mal de chanter ainsi de sa culture, tellement sa voix vient du plus profond de sa gorge et de son âme. C’est un poète qui s’intéresse aux mots comme il le dit : « Pour moi le maloya, c’est d’abord le mot » ! Sa manière de chanter est insolite, ce qui apporte une dimension universelle à ses chansons. Un grand concert d’un homme de l’océan indien sur l’ile normande de Tatihou, qui pourrait peut être devenir demain : la Réunion Tatihou ou Tatihou la Réunion.

La soirée s’est prolongée sous le deuxième chapiteau monté à St Vaast la Hougue avec l’excellent trio : 3 MA, regroupant Ballaké Sissoko et sa Kora (Mali), Driss El Maloumi et son oud, (Maroc), Rajery et sa vahila (Madagascar). Ces trois amis sont tous virtuoses de leur instrument et cela pouvait devenir vite une compétition et avalanches de notes sans fin. Ce n’est pas du tout le projet artistique de ce trio, c’est une véritable fusion musicale culturelle et humaine que nous ont offerts ces musiciens. Il est impossible de dire que leur musique est africaine, marocaine ou malgache, c’est leur musique qu’ils jouent ensemble dans le monde entier depuis plus de dix ans. La magie de ce groupe réside également dans la convivialité et l’humour raffiné et porteur de message d’espoir qu’ils nous racontent. Certains morceaux sont 100% ambiance et tempo blues venu de l’autre côté de la terre, d’autres sont dansants, et d’autres langoureux mais jamais tristes. C’est une musique pleine d’espoir et d’humanité jouée par des hommes passionnés de rencontres humaines qu’ils ont conclu en conseillant au public de « rester là ou est la musique, car les méchants ne chantent pas ».

Le trio 3 MA (Photo D. Daguier / CD50)