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Des mondes de musiques

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Le son continu…Continu…Continu…

Des mondes de musiques résonnent chaque année en centre France, dans le Berry.

Philippe Krümm

Mais c’est quoi les musiques traditionnelles ? Voilà des dizaines d’années que cette question résonne lors de  réunions, colloques et autres causeries intelligentes. On a bon ressasser, depuis le siècle dernier : Ce sont les musiques des peuples du monde ! Rien n’y fait. Le secteur reste transparent. On peut juste conseiller des rendez vous musicaux à tous ces officiels « malentendants » chroniques.

Il fallait venir au château d’Ars pendant le festival « Le son continu » 5ème du nom, digne enfant du mythique Saint Chartier et de ses rencontres internationales des luthiers et Maitres sonneurs, créées en 1976 par Michèle Fromenteau et Maurice Bourg rêvant de faire du Berry, au moins pendant quelques jours, chaque année, le centre de l’Europe voire du monde !

Au Son Continu, d’entrée, vous verrez des dizaines de luthiers, facteurs d’instruments d’une incroyable qualité et diversité que vous entendrez sonner aux mains de musiciens de plus en plus virtuoses !

Raphael Jeannin - Facteur de cornemuses - Photo Philippe Krümm

Vous comprendrez d’emblée la richesse d’un univers qui reste méconnu des plus nombreux et surtout des médias et des instances « officielles » nationales qui cantonnent toujours, ce secteur musical à un groupuscule de gentils animateurs socioculturels.

Pour cette très belle édition 2018 nous avons, au grès des rencontres, effectué quelques portraits d’acteurs incontournables de ce riche secteur.

Bernard et Jean-Claude Blanc presentant leur nouvel album : "Cornemuses" - Photo Philippe Krümm

Nous y avons croisé et donc nous vous les révèlerons avec gourmandise quelques nouveautés - disques et livres - ainsi que des luthiers, des musiciens… Et nous avons fait une rencontre avec les membres d’une belle équipe qui travaille avec passion pour faire résonner dans les meilleures conditions dans ce Berry, cher à George Sand, des sons du Berry, de France, d’Europe et du monde. Des musiques sans frontières.

 

Rien n’est beau sans diversité…Le son continu en devient le symbole.

 

Sylvain Pinoteau : vice président, Sophie Mercier : Chargée de production, Pascal Pétoin : Président, , Rémy Villeneuve : commission artistique - Photo : Philippe Krümm

Au centre du parc du château d’Ars trône un grand carré, fermé par des barrières recouvertes de tissu. Dans cet espace discret, les organisateurs s’activent et tentent parfois de prendre un peu de repos. C’est donc le moment de poser quelques questions à 5 activistes représentant les plus de 160 bénévoles qui font vivre ce festival. Brève rencontre avec : Sophie Mercier : Chargée de production, Pascal Pétoin : Président, Sylvain Pinoteau : vice président, Rémy Villeneuve : commission artistique, Eric Weinling : Trésorier.

« Les idées ne manquent pas pour faire évoluer le festival mais en cette cinquième année l’équipe aidée de plus de 160 bénévoles a privilégié de peaufiner la continuité »

Nous dit Sophie Mercier  « Nous annoncerons des changements importants pour l’édition de 2019. Principalement : s’adapter à l’augmentation exponentielle du public - 9000 personnes la première année (2014) et 18000 en 2017. Ça a donc doublé en 4 ans !

L’idée est d’accueillir sereinement les gens sur ce beau site, pas de gonfler à outrance les infrastructures, mais travailler précisément sur l’agencement du lieu. Nous avons une installation qui est la même depuis le départ. On va la faire évoluer mais toujours en la maitrisant, pour recevoir au mieux plus de festivaliers. En 2018 une grande nouveauté surtout pour notre gestion et la fluidité, nous avons Investi dans une billetterie informatisée. La billetterie manuelle était devenue ingérable.

Jean-Michel Péru et Jacques Lanfranchi les activistes du Label AEPEM - www.aepem.com - Photo Philippe Krümm

 « Il n’y a pas une volonté d’expansion à tout prix. Nous ne faisons pas la course aux entrées. Il y a un seuil d’entrées en dessous duquel on ne peut pas descendre mais, oui ! Il y en a certainement un au dessus duquel il ne faut pas aller ! » Continue le Président

Quand on pose la question des aides et des subventions la réponse est classique : « Très peu ! ».

 Alors à moi ! Je reprends la parole et je râle. Bien que je sache depuis des années que cela ne sert pas à grand-chose. Mais il est toujours bon de le dire.

« Peu de subventions pour la musique, aucune pour le salon des luthiers qui devrait avoir pourtant une véritable attention de l’état, bien qu’il n’y ai pas de ministère de l’artisanat !! Mais Madame Delphine Gény-Stephann qui semble en charge de ce secteur : Savez vous que nous possédons une fantastique lutherie ? Que des hommes et des femmes conçoivent des instruments de musique originaux et d’une qualité remarquable ? Non ? Alors osez venir au son continu 2019. Je suis certain que l’équipe organisatrice vous accueillera avec plaisir. Ce serait la même chose pour « notre » Ministre de la Culture Madame Françoise Nyssen qui comme chaque année, comme les précédents résidents, tous à court terme, de la rue de Valois, fera son passage obligé au festival d’Avignon. Faut que ça brille et que l’on soit vu ! Nos représentants vont là ou ils mettent beaucoup d’argent et là ou va la presse et comme je le disais plus haut cette même presse va ou sont les peoples. En parlant de presse chaque année les espaces consacrés aux musiques, toutes les musiques mais surtout les « non officiels » diminuent. Et comme dit la sagesse africaine « Quand les gros maigrissent les maigres meurent ! » Mais malgré cela les musiques traditionnelles se développent alors imaginons si elles avaient un véritable coup de pouce financier et surtout une belle politique de développement spécifique !

- Oui ! C’est donc un charmant microcosme de plus en plus sclérosé. Mais qui semblé être satisfait… Oh ! Tu ne deviendrais un peu populiste Krümm ? Non ! J’observe ce petit monde depuis des années et j’essaye de ne pas tomber dans un fatalisme qui dévitalisant.

 …Si seulement … Mais Voilà près de 50 ans qu’aucune vision n’existe pour les musiques que l’on aime…

Pourtant un homme, au début des années 80, Maurice Fleuret, parti trop tôt, fut le seul qui connaissait et aimait les musiques populaires. Il rêvait qu’elles résonnent au même titre que toutes les autres. Mais là est une autre histoire. Un beau rendez vous raté !!! »

Jacques Grandchamp Luthier historique et créatif ! Photo : Philippe Krümm

« Surtout que cette année ce sont plus de 150 luthiers qui sont présents et il y a de nombreux jeunes et de nouveaux luthiers qui rêvent de participer, et là encore il faut que l’on réfléchisse comment les accueillir. Pour venir dans le parc le prix est bas alors que des animations présentées dans cette offre. Il y aura certainement une certaine restructuration du parc » reprend Sylvain Pinoteau.

Hervé Capel - Accordéoniste chromatique présentait son disque "Bourrée traditionnelles d'Auvergne et du Limousin" - Photos Philippe Krümm

 Le Président revient sur la genèse de la reprise : « La première année de notre investissement dans le renouveau du festival, en 2014, ce fut une année pourrie au niveau climatique. Une année très pluvieuse. Pendant 4 jours, ce fut un départ avec un vrai handicap, mais on a réussi à s’en sortir. Après nous avons enchainé 3 années de 4 jours - grâce aux ponts - sans une goutte de pluie. Cette année on revient à une année sans pont - le 14 juillet étant un samedi - . Mais avec un match de coupe du monde avec la France en finale le dimanche après midi… C’est pire que la pluie. » (Rires !)

 « 2018 est une sorte d’année test. Le succès n’est pas si facile que cela à gérer. Tout pour l’instant c’est fait par la force des choses ». Analyse Sylvain Pinoteau.

Marie-Pierre Delaruelle "fournisseuse" de nacre, d'os, de crin de corne pour les instruments de musique . Dans ses mains une Vielle à roue version Philippe Berne -  Photo Philippe Krümm

« Nous avons réalisé le premier festival comme nous avons pu. Depuis nous faisons la même chose en mieux. Mais nous n’avons pas vraiment eu le temps d’une vraie réflexion en profondeur, de faire sereinement une sorte d’état des lieux du festival.

Il y a des choses difficiles à corriger. On s’est engagé dans une voie, on peut en infléchir certains paramètres mais nous ne pouvons pas tout bouleverser. Ajoute avec sagesse Pascal Pétoin. « C’est classique le temps passe trop vite. On est tous très motivés mais on a tous un travail, une famille. On donne de notre temps mais il est certain qu’il faudrait prendre ce moment de réflexion pour analyser les étapes à venir, pour aborder les 5 prochaines années … Et plus ! »

Rémy Villeneuve siège à la commission artistique et nous explique que : « Ce sont 6 à 8 personnes qui définissent la programmation. La deuxième année une charte pour l’artistique a été rédigée. Cela nous aide à avoir une cohérence sur la programmation. »

Jean Noel Grandchamp ( Il exposait ses vielles il y a 42 ans ! Et Sébastien Tourny- Facteur de vielles à La Chatre- responsable de la commission lutherie - la belle relève ! Photo Philippe Krümm

Pascal Pétoin poursuit la réflexion : « On a décidé de reprendre la « boutique » car nous étions tous de vrais amateurs de danse et de musique. Cela nous a d’entrée donnée une certaine crédibilité. Il faut aussi dire que chacun ne se mêle pas de tout. Les commissions sont autonomes. La commission artistique a la confiance totale du reste de l’association, comme pour toutes les commissions . Le projet de base a été écrit ensemble. Il y a eu beaucoup d’idées et de réflexions importantes sur la réalité d’un festival et son contenu. Ça a créé un cadre nécessaire dans lequel nous travaillons en toute liberté. Cela aide vraiment à la fluidité du fonctionnement, à sa sérénité et à l’arrivée, on n’a pas de mauvaises surprises… »

« Mais on a quand même le droit à l’erreur ! Rires » Achève Rémy Villeneuve.

« L’an dernier en faisant notre bilan, on a réalisé que nous avions été vraiment très proche de notre feuille de route, du festival dont nous rêvions. Et les gens avaient, nous semble-t-il, complètement adhéré à l’idée que nous avions du Son Continu ! » Analyse avec plaisir Sylvain Pinoteau

Michéle Fromenteau vielliste et fondatrice des "Rencontres internationales des luthiers et des maitres sonneurs de Saint Chartier" avec Christoph Pelgen éditeur de la version allemande des Maitres Sonneurs de George Sand . Photo : Philippe Krümm

Et le président de conclure :

« Il faut affirmer son aspect participatif. S’il y avait un lien à faire avec l’histoire ce serait celui là : Maurice Bourg - Fondateur des rencontres avec Michèle Fromenteau… Il y a 42 ans !- a eu cette phrase quand on a annoncé la renaissance « Le festival sera participatif ou ne sera pas ! » Et tout le monde en a pris conscience. Pour faire vivre ce festival, cela ce fait avec l’apport de chacun. On a juste à ouvrir les portes pour voir le festival renaitre, chaque année, avec la personnalité de chacun. Grace à cela le festival a une âme et cela n’a pas de prix ! »

Et que manque-t-il pour que le Son Continu soit parfait ? Osais je.

« Il manque peut être un peu de pluie ! Rires ! » Reprennent mes interlocuteurs en cœur…Une belle équipe. Je vous le disais !

www.lesoncontinu.fr

 

Jean-Luc Bleton Luthier : historique, créatif et sans limite...Photo : Philippe Krümm

 

Le son continu est chaque année le moment pour les musiciens et les éditeurs de musiques traditionnelles pour présenter leurs nouveautés discographiques. Cette année on pouvait entre autres découvrir les galettes toutes chaudes de :

- Jean Claude et Bernard Blanc - « Cornemuses »

- Tralala Lovers

- Bargainatt - « Omic »

- Louise

- Cornemuses Landaises - « Couleurs Gasconnes »

- Yannis Duplessis - « J’ai pris la fantaisie »

- Arnaud Bibonne - « Bohaussac »

- Michel Nioulou - Vielle à roue - Musique traditionnelle du Charolais et du Brionnais

- Au vrai chic Berrichon

- Hervé Capel - Bourrées traditionnelles d’Auvergne et du Limousin …

et le livre de Agnés Unterberger « Victor Alard – Musicien ambulant »

Ces disques et ces livres et bien d’autres seront très vite chroniqués sur 5 planetes.com

Ci dessous : une série de photos des acteurs du Son Continu 2018 !

 Michel Esbelin - Musicien- , Agnès Unterberger auteur du livre "Victor Alard Musicien ambulant ", Jean-François "jenlain" Lacour historique du mouvement folk - Photo : Philippe Krümm

Daniel Sinier et sa Louvet - le Luthier de Saint Chartier - Photo : Philippe Krümm

Julien Barbances poly-instrumentiste sans limites ! Photo : Philippe Krümm

Le maitre des accordéons Borelli en compagnie d' Alain "Kachtoun" Cadeillan - Photo : Philippe Krümm

La fine équipe de La FAMDT: Alban Cogrel Administrateur General - Ricet Gallet : Centre régional des musiques traditionnelles en Limousin - Julien Regi : Cooperzic - Photo Philippe Krümm

Une belle Brochette de musiciens : Tiennet Simonnin, Dominique Paris et Michel Esbelin - Photo : Philippe Krümm

Jean-François Vrod et Jean-Pierre Champeval en route pour la presentation du Webdoc sur le violon du Limousin - Photo : Philippe Krümm

Françoise Sinier luthiere à Saint Chartier avec Jean-Luc Bleton - Photo : Philippe Krümm

 Gilles Garneret fabricant d'anches et d'etuis en cuir et Philippe Moneret luthier : Mandoline, Bouzouki, guitare tenor...Photo : Philippe Krümm