Aller au contenu
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies notamment pour réaliser des statistiques de visites afin d’optimiser la fonctionnalité du site.
Des mondes de musiques

 En lisant avec gourmandise les articles de 5planètes.com, vous pouvez écouter Canal Breizh, en cliquant sur le logo.

 

 

 

 

 

 

 

Ormuz

Autour d'une galette !

Gérard Viel

Passionnés de chansons et musiques traditionnelles venant tantôt du Québec, de la Bretagne, de l’Irlande, du folk américain,  les 6 joyeux lurons du groupe Ormuz nous présentent leur sixième album « La Veillée ». Un CD joyeux, chaleureux et à dimension humaine, qui nous réchauffe le coeur et l’âme en ce début de l’année 2023
Rencontre autour d’une bonne galette frangipane, avec Martin Huygebaert Chant, Guitare, Bouzouki et Leader du groupe, et Olivier Catteau Chant, Accordéon, Mélodéon et Directeur artistique de La Veillée.

Photo : Julien Wieser

Qu’est-ce qui a motivé la création du groupe Ormuz?
Olivier : Ormuz est né dans le nord de la France, au sein des bals folks qui se développaient énormément au début des années 2000. Depuis nos débuts, nous avons donc créé des morceaux dont l'énergie servait la danse. Par chez nous, dans les bals, on danse autant la bourrée Berrichonne que l’Hanter Dro Breton ou le Cercle Circassien. Cette variété là nous a intéressé. C’est encore aujourd'hui un de nos moteurs. Quand on travaille un nouveau répertoire, on aime apporter de la nouveauté dans les rythmes en choisissant par exemple un set carré Québécois, un Two-Step Cajun ou une valse à 5 temps.  Par ailleurs, nous avons souhaité dès le début donner une place importante aux chansons, avec la volonté d’un travail appuyé sur l’interprétation et les arrangements vocaux. C’est encore aujourd’hui ce qui nous caractérise, et ce qui crée notre son. Quand nous composons une nouvelle chanson, ou que nous arrangeons une chanson traditionnelle, il y a un moment où toutes nos voix trouvent leur place rythmique et harmonique. C’est à ce moment-là qu'on se dit : C’est du Ormuz.

Quel est le parcours musical de chacun de vous ?
Martin : Les parcours de chacun sont à la fois variés et très différents. Certains sont quasi autodidactes, avec un bagage relativement sommaire en pratique instrumentale et solfège en école de musique, tandis que d’autres ont suivi une formation professionnelle ou en conservatoire pendant plusieurs années. Les genres musicaux auxquels chacun des musiciens se sont confrontés - et se confrontent encore d’ailleurs - sont également très diversifiés. Jazz, fest-noz, musique des Balkans, baroque, trad irlandais… difficile de tout détailler tant la palette de pratiques est large. Ce qui est certain, c’est que, par touches, l’influence de chacun de ces genres peut ressurgir, à un moment ou à un autre, dans notre musique, même si cela n’est pas forcément perceptible du premier coup.



Comment pourriez vous définir votre projet artistique ?
Olivier : Notre volonté est de faire une Folk Music à la française. Nous sommes issus du milieu folk français, melting pot des différentes musiques trad des régions françaises mais nous écoutons aussi énormément la Folk Music Anglo-saxonne. Dans La Veillée, certaines polyphonies ou arrangements musicaux sont un hommage à des groupes comme Peter, Paul and Mary ou Doc Watson, des groupes de Bluegrass ou de musique Cajun. Les accompagnements musicaux sont souvent empreints de musique irlandaise et québécoise.  D’autres morceaux proviennent de collectages en Haute-Bretagne ou dans le Berry. A nos oreilles, cela revient au même, tout ça c’est notre musique

Comment avez vous vécu en tant qu’artistes et musiciens cette pandémie depuis deux années ?
Olivier : En 2020, 4 ans après avoir sorti notre album Le Bois franc, l’envie d’un nouvel opus était très forte au sein de l’équipe. On a commencé à travailler sur un nouveau répertoire à peu près au moment où toutes les activités se sont arrêtées. Le fait d’être chacun chez nous, sans concerts à préparer, nous a permis un travail intense et enthousiasmant sur cet album. On travaillait à distance, chacun dans nos Home Studios, et on s’envoyait des propositions de chansons, des nouveaux airs, des polyphonies vocales sur telle ou telle partie. On y a passé des mois, c’était incroyable. C’était la première fois qu’on avait autant de temps pour approfondir à ce point notre travail. Puis les activités ont pu reprendre et on est allé éprouver ces nouveaux morceaux dans différentes salles, en résidences de création. On a pu aussi travailler sur la version concert de ce répertoire, grâce notamment au soutien de la région Hauts-de-France et au Channel, scène nationale de Calais. On a joué ce nouveau spectacle pour la première fois au printemps 2022, et c’était un moment génial, on pouvait enfin partager tout ça avec le public, en concert et en bal.

Vous produisez un nouvel album ! Est-ce toujours important aujourd’hui de produire un album ?
Martin : Cela nous paraît, plus que jamais, important, car un album constitue une synthèse des réflexions puis des créations qui en découlent. Chacun des membres du groupe y contribue, à des échelles et dans des domaines différents, mais à la fin, c’est forcément une unité collective qui ressort de tout ce qui a été pensé, mûri et répété. Nous avons mis plus de deux ans de travail dans cet album, avec une attention particulière au choix des pièces, mais aussi et surtout à la façon dont elles allaient sonner. Cela nous a permis ensuite de donner une orientation au son du groupe tout entier, afin de lui donner une impulsion nouvelle, dans le sens qui nous paraissait juste. Sans la perspective d’un album, cet effort n’aurait peut-être pas eu lieu, ou de façon trop éparpillée. D’autre part, un album c’est aussi un objet - j’entends un objet artisanal et artistique - qui donne la possibilité à chaque personne auditrice, mélomane, ou simplement curieuse, d’appréhender le son du groupe, sans l’avoir forcément vu sur scène : l’écoute d’un album ou d’un extrait d’album peut éventuellement donner envie de venir découvrir la création du groupe en conditions de concert. La production d’un album se place donc dans la perspective d’un horizon double : celui des musiciens qui, par leurs choix, se projettent vers l’avant, et celui des auditeurs qui reçoivent ce projet et y retrouvent un condensé de celui-ci.


Quel est l’esprit de ce nouvel album ?
Martin : Notre album s’intitule La Veillée - comme notre nouveau spectacle en scène d’ailleurs - parce que ce nom nous correspond à plus d’un titre. La veillée, c’est un moment suspendu, hors du temps, où les gens se retrouvent pour chanter, se raconter des anecdotes, ou un récit interminable, entamer une danse à l’improviste, etc. C’est le genre d’ambiance que l’on trouve quasi systématiquement dans les bals et festivals de musique trad et folk où l’on se produit. Du coup, on a voulu pousser la logique jusqu’au bout et, en s’appropriant cette atmosphère, en faire la matière de notre spectacle, et,
in fine de notre album. La quasi totalité des pièces se prête donc, logiquement, à la danse, et est inspirée des grooves de musiques à danser. Les reels irlandais, québécois, ou composés y tiennent une place importante. Les balades aussi ont leur place dans cet album, car les veillées peuvent alterner aussi bien les ambiances survoltées que les ambiances méditatives. Les quatorze titres de cet opus conduisent donc, depuis la chanson d’ouverture jusqu’à la dernière suite de reels à danser, l’auditeur dans les méandres d’une veillée qui se déploie.   

Contact : https://www.ormuz.fr/

Composition du groupe Ormuz

Laure Gagnon : Flûte traversière en bois / Chant, Martin Huygebaert : Guitare / Bouzouki / Clarinette / Chant, Dorian Bour-Wicart : Violon / Chant, Olivier Catteau : Chant / Accordéon / Clarinettes, Florian Huygebaert : Chant / Podorythmie / Bodhràn / Guitare, Hubert Fardel : Contrebasse / Basse