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Des mondes de musiques

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Rencontre avec Olivier Selac

La fusion de ses racines portugaises au service de l'accordéon !

Gérard Viel

Nous connaissons tous « sous le ciel de Paris » chanson interprétée par Jean Bretonnière dans le film Sous le ciel de Paris de Julien Duvivier sorti en 1951, popularisée plus tard par Yves Montand, Juliette Gréco, Mouloudji……Avez vous déjà entendu la version de Olivier Selac ? Cet accordéoniste avec ses racines portugaises en fait une relecture insolite, chaleureuse et emprunte d’une émotion à fleur de peau de cette chanson emblématique du répertoire français. Il en est de même, avec la plupart des morceaux qui composent son répertoire de bal ou de concert. Cet artiste est un touche à tout, qui dés son âge de 16 ans accompagne Daniel Guichard, devient plus tard démonstrateur d’accordéon au sein de la société Fratelli, ensuite on le retrouve dans « la chance aux chansons », puis auprès de Bernard Lavilliers, Hélène Segara, et dernièrement dans une compagnie de théâtre. Rencontre avec un homme heureux, simple, qui écoute et reste très lucide, malgré la récompense " coup de cœur des Molières 2017".

Est-ce que tu peux passer une journée sans jouer de l’accordéon ?

Sincèrement oui (rire) soit par manque de temps soit pour faire tout simplement un break. J’ai besoin de lâcher mon instrument de temps en temps pour mieux le reprendre. En revanche il ne m’est pas possible de ne pas y penser chaque jour.

Comment cette passion pour l’accordéon est née ?

Au départ c’était un souhait de mes parents, mon père adorait l’accordéon. Il en jouait dans son jeune temps, mais faute de moyens il a dû arrêter. Par la suite, c’est Armand Lassagne, mon professeur qui m’a fait découvrir les différentes possibilités de cet instrument. Un homme doté d’une gentillesse, d’une franchise et d’un talent sans détour.

Que ressens tu quand tu tiens un accordéon dans tes bras ?

Aujourd'hui je n’y réfléchis même pas, il fait partie de moi, de ma vie. Je ne me vois pas jouer d’un autre instrument c’est vraiment mon instrument. Quoique j’adorerai jouer du trombone ou du violoncelle.

Est-ce qu’il a eu des rencontres qui ont été décisives dans ta carrière?

Oh oui, ma carrière est truffée de rencontres, de travail et de persévérance. Pour les plus importantes :ma première rencontre fut avec Armand Lassagne pour l’apprentissage, le répertoire, les conseils, puis mon entrée chez Fratelli Crosio en 98 qui à été très importante car à l’époque je n’imaginais pas pouvoir vivre de l’accordéon. Il y a eu Serge Dechanet, grand moment décisif en 2000, c’est grâce à lui que je fais le métier aujourd’hui, il m’a conseillé le matériel, le répertoire, la façon de procéder, la rencontre de musiciens, et surtout, il m’a donné la possibilité d’avoir du travail et le courage de démission de chez Fratelli Crosio pour vivre cette aventure. Il y a eu Maria de Rossi, Jean-claude Guseli et Didier Ouvrard qui étaient aux côtés de Pascal Sevran. À eux trois, ils m'ont permis de faire une grande tournée dans tous les Zénith de France où j’ai rencontré le monde de l’accordéon. Frédéric Deschamps, pour mon entrée en tant qu’artiste Honner, les concours internationaux, il m’a donné la force de dire OUI au fait de participer à des concours internationaux sur le tard, j’avais 30 ans, une grosse remise en question !! Je suis très fier de cette période. Jérôme Richard avec qui j’ai composé plusieurs titres et fait plusieurs albums, galas, ce qui m’a ouvert les portes de la SACEM. Mes amis musiciens sur le point de vue musicale et maintenant la troupe de théâtre, belle rencontre !!! Et le plus important, ma femme qui m’a toujours soutenu sur mes choix et encouragé.

Quelles sont tes activités artistiques ?

Elles sont assez nombreuses, j’apprécie les changements et les challenges. J’aime me mettre en danger, c’est ce qui me fait avancer. J’ai faits du bal, quelques concerts, je compose, mes albums. J’adore monté des concepts artistiques, ce que je fais souvent. L’accompagnement est une partie que j’accepte volontiers quand une occasion qui me plaît se présente. Et maintenant le théâtre toujours avec l’accordéon et mon début de comédien (rire). Je me laisse porter par ces fameuses rencontres.

Dans l’ensemble de ton répertoire est-ce que tu as une préférence ?

Oui bien sur, j’ai un vrai penchant pour les musiques du monde, surement dû à mes origines portugaises (rire), j’adore le tango, les musiques brésiliennes, à connotation orientales, mais aussi certains style de jazz. J’aime beaucoup de styles différents dès l’instant où ça balances.

Tu as accompagné des chanteurs sur scène et en studio, comment as tu vécu ces aventures ?

Comme des moments sublimes pour la plupart, que ce soit avec des personnalités ou non, lorsque je me retrouve avec de belles personnes et que l’on arrive à joindre la gentillesse, la sincérité et la rigueur de travail, j’adore !

Est-ce que tu donnes des cours et pourquoi ?

Non, par faute de temps, je suis souvent très occupé, j’ai un agenda qui est constamment en mouvement, peut-être que je le ferai plus tard. C’est une partie qui me plairait beaucoup j’en suis sur, mais cela demande beaucoup d’investissement et de temps pour bien accompagner les élèves.

Sur quel type d’accordéon joues tu et pourquoi ce choix ?

En tant qu’artiste Honner depuis 2002 J’ai joué sur un Fun Musette pour le bal et sur un Fun Performance pour le reste, j’adore ce modèle il sonne vraiment super. Depuis peu, je suis entrée chez Ballone Burini, j’ai choisi le modèle Expert car cet accordéon est un super modèle tout terrain et idéal pour les voyages.

Comment as tu vécu ta participation aux Molières 2017 ?

Comme toutes belles cérémonies de ce genre, c'est un vrai bonheur! Rendez-vous 18h30 aux Folies Bergères, nous nous  retrouvons ce soir-là, avec plusieurs personnes qui nous ont soutenues, l'équipe de la Gaîté-Montparnasse, toute l'équipe du Tristan Bernard où nous étions de Janvier à Avril, la production, nos attachés de presse etc. Nous sommes dans un contexte magique, hallucinant, aux côtés de personnalités! Nous sommes vraiment heureux, en joie, un peu anxieux, quelles sont nos chances? Allons-nous remporter le Molière? Nous nous sommes laissé guider et installer à nos places. La soirée a débuté sous l'énergie incroyable de Nicolas Bedos, avec un parterre de célébrités et de personnes remarquables. Lorsque nous avons était appelés sur le plateau, nous avons sauté de joie, à peine croyable, après tout c'est enchainé très vite, notre passage devant les cameras, les discours, les photos, n'oublions pas le cocktail et le restaurant, quelle belle soirée!! 

Parle nous de ton travail au sein du spectacle : IVO LIVI ou le destin d'Yves Montand (mise en scène Marc Pistolesi) ? Comment as tu travaillé pour les arrangements et le choix du répertoire ?

Le choix des chansons a été en grande majorité choisi par les auteurs. Pour les arrangements, nous avons dans un premier temps échangé nos idées sur l’esprit à tenir, par rapport aux auteurs, chorégraphes, mise en scène, comme pour le choix des sons, acoustiques et/ou MIDI. Puis, je me suis inspiré des enregistrements d’origine d’Yves Montand et j’y ai apporté mon style, ma patte personnelle. J’ai tenu compte également des besoins des comédiens et metteur en scène. Une des étapes la plus importante a été la programmation des patchs pour les différentes scènes, sons midi, réglages, effets et micros de l’accordéon pour avoir les programmations les plus précises possible. J’ai dû adapter certains arrangements par rapport aux possibilités de l’accordéon, des sons midi et de mes déplacements, nous sommes toujours en mouvements sur scène. L’étape finale, a été de se familiariser avec ce jeu midi sur l’accordéon qui n’est pas réellement naturel pour un accordéoniste d’interpréter chaque son dans son esprit. Super expérience et Merci au système LIMEX !

Qu’est ce que cela représente pour toi, ce prix « coup de cœur des Molières 2017 » ?

C’est une très belle récompense pour tout notre travail fourni depuis plus d’un an pour nous tous. Egalement pour la confiance que nous a apporté notre producteur. Nous nous sommes tous donnés à fond, quelle joie !!! Plus personnellement, je suis d’autant ravi puisque pour réaliser ce projet, j’ai dû arrêter 90% de mon activité qui était en cours sans savoir où nous allions. J’ai eu des moments de peur intense (rire) mais j’avais l’intime conviction que ce projet avait ses chances avec une équipe talentueuse et un producteur génialissime comme Pascal Guillaume, nous pouvions aller loin.

Tu es sur la route des concerts depuis plusieurs années, quel est ton regard sur le métier de musicien ?

Ce n’est pas une réelle découverte que de dire que le milieu artistique est de plus en plus dur et en même temps il y a de très belles choses qui se passent. Le métier de musicien proprement dit, est très difficile avec toutes les machines qui remplace les musiciens ce n’est pas simple. En revanche, j’ai la sensation que l’accordéon ne se porte pas si mal que ça, mais différemment que nos pères, il faut y croire et garder la confiance en soi. Nous avons de la chance d’être dans un pays où nous avons des droits. C’est dur, mais il y a des possibilités !

Quel serait l’endroit insolite dans le monde ou aimerais présenter ta musique ?

A New York !!!! Sans hésiter (rire)!!!!

Quel conseil donnerais tu à un jeune qui souhaiterait débuter l’accordéon, avec pour objectif d’en faire son métier ?

Accroches-toi, ca va être dur !!!!! Mais accroches-Òtoi !!! Tu pourras vivre des moments inoubliables !! Ou pas !!!!. Le plus important c’est surtout d’être sérieux, travailler son instrument et d’être ouvert !

Retoruvez Olivier Selac en formation bal, tous les Jeudi et Dimanche avec remplaçant "Au Chalet Du Moulin" Chailly en Bière (77)

 Contact : www.olivierselac.com