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Des mondes de musiques

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Rencontre avec Didier Squiban

De Moléne à Pékin !

Gérard Viel

La musique est partout dans notre société et souvent dans des endroits inappropriés, soi-disant pour nous relaxer et détendre ! Écouter la musique de Didier Squiban est un voyage intime dans le monde des musiques qui parle au cœur de chacun.

Rencontre avec un compositeur qui murmure à nos oreilles et nous apporte que du bonheur.

Photo : Pierre-Henri Berthezene 

Comment la musique est entrée dans ta vie ?

Tout simplement. A l’âge de 7 ans, je me promenais sur la place de l’église à Ploudalmézeau, lorsque j’ai entendu un son d’orgue. Je suis rentré dans l’église avec ma mère. Il y avait un jeune homme qui jouait un morceau de Jean Sébastien Bach. J’ai été immédiatement séduit et me suis exclamé : " maman, c’est ça que je veux faire" !

Est-ce que tu as une relation particulière avec le piano ?

Mon oncle tenait une discothèque à Ploudal. A l’âge de 12 ans Il m’a offert un piano quart de queue Kawai, qu’il avait acheté pour un gala de Claude François. J’ai tout de suite arrêté l’orgue pour me consacrer au piano. Plus tard j’ai fait l’acquisition d’un Yamaha C6, puis d’un Steinway B et enfin d’un Bluthner ¾ de queue. Un piano dans chaque port…

Quel est ton parcours musical ?

J’ai commencé l’apprentissage de l’orgue et du solfège à 7 ans avec Pierre Yves Moign, puis le piano à 12 ans avec Antoinette Keraudren. Vers 20 ans, j’ai découvert la musique de Bill Evans, travaillé le Jazz en autodidacte et rencontré de nombreux jazzmen (Éric Le Lann, Toots Thielemans, John Surman…) tout en créant mon propre Big Band « SIRIUS ». En 1992, rencontre avec le chanteur breton Yann Fanch Kemener, puis Dan Ar Braz, et de nombreux musiciens de Bretagne. En 1997, mon premier album solo « MOLENE » connait un énorme succès. Le coffret « ONE FOR… » reflète tout ce parcours sur 30 années

Comment pourrais-tu définir ta musique ?

En quelques mots, je dirais qu’elle résulte de nombreuses influences : le Jazz, la musique classique, la musique bretonne… et beaucoup d’autres choses encore. Je l’ai voulu variée (dans les styles, les couleurs, les différentes formations…), simple mais jamais simpliste, abordable mais sans démagogie. Enfin et surtout, j’espère qu’elle est intéressante et qu’elle donne l’envie du voyage.

Photo : Pierre-Henri Berthezene 

Qu’elles sont tes principales sources d’inspiration ?

Je pense, comme chaque artiste, être véritablement inspiré par le vécu : L’endroit ou l’on vit, les personnes que l’on rencontre, les expériences heureuses ou tragiques que l’on vit. Plus particulièrement, j’ai été inspiré par ma Bretagne que je n’ai jamais quittée. Je suis également très sensible à la peinture moderne, à la poésie et évidemment à toutes les musiques à condition qu’elles soient sincères et véritables !

Comment composes-tu tes œuvres ?

Généralement, je compose à partir de mon piano, surtout pour écrire les arrangements; mais il m’est arrivé d’avoir une idée de thème dans des endroits saugrenus (sur une plage, dans un train ou un avion …)

Le thème de la mer revient souvent dans tes œuvres, en connais-tu les raisons ?

Je suis né à Portsall (tristement célèbre pour l’Amoco Cadiz), j’ai de la famille sur l’ile molène, j’habite depuis 20 ans en face de la mer à Pors Gwenn (port blanc) de Plougastel. Ma vie entière se situe autour et au milieu de la mer d’Iroise à proximité de Brest. Ça a obligatoirement une influence sur ma musique.

Photo : Pierre-Henri Berthezene

Tu viens de produire un coffret de 3 albums « One for » quel est le sens ?

C’est tout d’abord un regard que je porte sur 30 ans de carrière, 30 albums enregistrés. Pour raisons de santé, j’ai été contraint d’arrêter les concerts .il s’agit donc pour moi d’une sorte de « testament » musical. Le coffret contient 3 cd :

  • « One for Armel » en hommage à mon fils ainé, ce premier cd retrace toutes mes expériences musicales depuis le 26 mars 2007, date de sa disparition.
  • « One for Louka « ce second cd, dédié à mon petit-fils, est entièrement piano solo avec des enregistrements étalés entre 1989 et 2016.
  • « One for Me « montre une partie de mes rencontres musicales entre 1990 et 2007. Ça va du Jazz au musette ; de la musique symphonique à la musique de chambre bretonne.

 

Tu as donné des concerts dans des lieux différents et parfois insolites, quel est ton meilleur souvenir ?

J’ai beaucoup de meilleurs souvenirs : mes innombrables concerts dans les chapelles et églises bretonnes (avec souvent une acoustique remarquable), les concerts dans des salles prestigieuses (« cité interdite » à Pékin, « ton hall » Zürich, » Lincoln Center » Washington, Hambourg, Shanghai, Mexico, Rome…). J’ai aussi mon plus mauvais souvenir : c’était au stade de France en 2002 ; je jouais en solo devant 50000 personnes quand tout à coup : plus de son à cause d’un problème technique ! « Grand moment de solitude «

Quel regard portes tu sur la Bretagne et sur la musique en Bretagne en 2019 ?

La Bretagne se porte bien (au niveau culturel, économique, climatique…). Nous sommes des privilégiés et nous le savons. La musique se porte encore mieux :la Bretagne regorge de jeunes talents, autant dans la tradition que dans l’innovation. C’est la région française qui recense le plus de musiciens pros ou amateurs (voir les bagadous, les cercles celtiques, les festivals…)

Toi qui aimes particulièrement les îles...tu dois partir en solitaire sur une île déserte quel album emporterais-tu en priorité ?

Sans hésiter « ONE FOR… » ! Non c’est pour rire.

Le choix est trop difficile. Je me permettrai 3 choix

  • « you must believe in spring “de Bill Evans
  • “la Mer” de Debussy
  • “Saxophones” de Bernard le Dréau – sortie 7 juin 2019.

 

Contact : https://www.didier-squiban.net/public/