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Des mondes de musiques

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Rencontre avec Vincent Brusel

Nouvel album du trio La Bricole "Jour de Malheur"

Gérard Viel

Le second album du trio La Bricole consacré au répertoire maritime du boulonnais « Jour de Malheur » est découvrir au plus vite. Ces trois artistes nous font toucher avec sensibilité des chansons maritimes loin des sentiers battus et avec des arrangements subtils et raffinés. Rencontre avec Vincent Brusel.

Après l’album « Ne vous faites pas marin » (2016), le trio vient de réaliser son second album « Jour de Malheur », ce ne sont pas de titres très joyeux !!!  Est-ce à dire que le monde maritime a le blues. ?

Nous avons choisi de mettre en avant ces chansons, alors que nous avons à notre répertoire d’autres morceaux plus légers. Ces deux titres d’album nous semblent résumer un peu mieux l’ambiance générale des textes laissés par le peuple boulonnais de la mer : une vie rude et éprouvante décrites souvent sur des musiques enjouées.

Parlez-nous de ce fameux « jour de malheur » (Voir chronique de François Saddi / ( https://www.5planetes.com/fr/disques/la-bricole_658)

Jour de Malheur, la chanson titre, ce sont les premiers mots d’une chanson qui vient du cahier d’Auguste Fournier, matelot d’Étaples-sur-Mer né en 1885. La phrase entière dit   Jour de malheur quand vingt ans se déclarent, qu’il faut quitter pour quatre ans son pays.  Cette chanson est l’une des nombreuses chansons qui parlent du service militaire obligatoire, qui durait selon les époques de 4 à 6 ans voire davantage. Les matelots, qui naviguaient la plupart du temps dès l’âge de 10 ans, avaient donc déjà une dizaine d’année d’expérience, et semblent avoir eu une très vive conscience du fait que la République leur prenait leurs meilleures années.

Comment avez-vous travaillé pour choisir les titres de cet album ?

Nous avons de nouveau épluché les collectes de Michel Lefèvre principalement, en plus d’un travail aux archives de Boulogne et à la bibliothèque des Annonciades. Pas seulement : Pour la Fille à Pothio, c’est un peu plus compliqué, j’invite à se reporter au livret de l’album, tout comme pour Mon Oncle Cô. Ces deux chansons ne viennent pas directement de Boulogne, mais elles y sont intimement liées.

Les arrangements très raffinés et subtils ne correspondent pas à l’image des chants de marins habituels, que voulez-vous montrer, et comment les avez-vous élaborés ?

Nous faisons d’abord de la musique, de la chanson, je crois que nous ne nous réclamons pas spécialement du « chant de marins ». Nous sommes gourmands de toutes sortes de musiques, mais je crois que nous n’écoutons que peu de « chants de marins », à part, pour ce qui me concerne, le travail de l’Armée du Chalut et de Marée de Paradis, et des collectages. Donc nous mettons dans la Bricole des ingrédients qui viennent de beaucoup d’endroits. Je ne pense pas que l’on essaie de montrer quelque chose, on fait du mieux qu’on peut simplement. Ce qui est vrai, c’est qu’on y a passé beaucoup beaucoup de temps : trois ans de travail, de nombreuses périodes de travail pour essayer beaucoup de versions des chansons. En regardant vers le calypso, le blues, la bourrée, le rebetiko. Ce que j’essaie de dire c’est qu’on ne s’est pas dit « faut faire un truc raffiné ou subtil ». Ce qu’on s’est dit c’est qu’il fallait faire le mieux possible pour chaque chanson.

Pourquoi avez-vous fait le choix d’un répertorie maritime de la région de Boulogne ?

Comme je l’ai dit nous sommes trois curieux et gourmands de toutes cultures musicales. Nous avons décidé de porter cette curiosité juste à côté de chez nous. Je suis boulonnais et j’ai voulu voir ce qu’il y avait à porter dans ma ville d’origine. Nous avons eu à inventer le genre musical, car nous n’avons qu’une ligne mélodique, quand il y en a une, avec les paroles. Tout le reste est à construire

Comment avez-vous travaillé pour l’enregistrement ?

Nous avons enregistré au studio du Bras d’Or, à Boulogne, avec Bruno Dupont aux prises de son. J’étais en cabine pour le chant et la mandoline. Julien et Olivier étaient dans une même grande pièce. Le mixage a été réalisé par Julien.

Quel regard portez-vous sur les « chants de marins » en général et sur leur vie actuelle au sein de nombreux groupes ?

Il y a effectivement beaucoup de choses différentes sous cette appellation : de nombreuses chorales, beaucoup de groupes « rock celtique ». Il y a aussi des auteurs comme Michel Tonnerre ou Hervé Guillemer, qui ont inspiré une foule de groupes. Et à côté de ça, les groupes qui choisissent de valoriser des collectages. Nous sommes dans cette dernière catégorie. Donc le regard que je porte, c’est qu’il y a une grande variété, et que c’est bien qu’il y ait de la place pour ces différentes propositions.

Quel est le rêve du trio pour présenter ce nouvel album ?? une salle, une ville, un festival… ?

Jouer ! Enfin rejouer… 

 

L’équipage de la Bricole

Vincent Brusel, mandoline et chant

Olivier Catteau, accordéon, clarinette et chant

Julien Biget, bouzouki, guitare et chant

 

Contact : https://ocatteau.wixsite.com/labricole