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Des mondes de musiques

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Sébastien Bertrand fait cours !

Dans l’histoire des musiques traditionnelles de l’hexagone, il est des personnages singuliers par leurs engagements et leurs trajectoires musicales. Sébastien Bertrand est de ceux-là.

 Philippe Krümm

Après avoir joué au sein d’une fleurissante compagnie, le voilà qui après deux ans de « jachère » s’attache avec fougue et professionnalisme à créer une école de musique !

Rencontre avec le sémillant « diatoniste » autour d’un poulet rôti et d’un éclair au chocolat !

 

Pourquoi ce Changement radical ?

Ce qui est drôle, c’est que j’ai l’impression que c’est à chaque fois à toi, que je le dis. (rires)

Un ! J’avais une usure … Réelle

Et deux ! Dans mon tempérament, il doit falloir que je me mette en danger et que je fasse le point régulièrement. Je pense aussi que la structure « compagnie », en tant que telle, au point où j’en étais rendu, faisait que j’étais plus administrateur que musicien !

Je suis arrivé à un point où je me suis dit que j’avais fait ce que j’avais à faire et que j’avais besoin d’une rupture.

Également très peu de scène en solo ?

Oui ! Peu. Pourtant j’ai de la demande. Il y a là encore deux choses : Je n’étais plus certain de moi, par rapport à ce que je racontais sur scène d’une part, et plus certain, non plus, de vouloir être musicien au quotidien …D’en vivre.

Continuer à être musicien… Oui ! Mais me dire que cela devait être chaque jour le moteur de mon embauche du matin…Non !

Puis, plus certain d’avoir envie d’être à la fois, entouré d’autres musiciens, d’une équipe technique et d’une équipe administrative.

Il y a un moment où le doute s’installe. Pendant des années je l’ai porté le truc (rires). Et au bout d’un moment, tu te demandes si tu as les bras assez forts pour porter les deux valises.

Tu quittes l’Île d’Yeu pour la Bretagne et tu décides d’y enseigner l’accordéon diatonique ?

Oui ! En Bretagne par amour…Dans la vie il y a des choix à faire. Celui là était évident. Ça fait maintenant deux ans que je suis à coté de Lannion.

Pendant un an j’ai terminé ce que j’avais engagé. L’année qui s’est écoulée, j’ai fait pas mal de choses et bizarrement j’ai rédigé un CV.

Je me suis dit : « Soit je retourne dans le développement local, le développement culturel… Ce qui est ma formation initiale, soit je fais autre chose et l’autre chose était en fait un gros point d’interrogation.

En resserrant et en faisant quelques entretiens d’embauches où il y avaient des possibilités de boulots, je me suis vite dit : « Mais est ce que je vais vouloir retourner la dedans ? Avoir un chef ? »

Je crois qu’aujourd’hui j’aurais du mal. J’ai acquis une sorte d’indépendance d’esprit et de vie.

Puis, je me suis souvenu que j’avais mon Diplôme d’Etat de professeur de musique, que j’avais enseigné et que j’avais certainement encore plein de choses à dire, à trouver et à transmettre dans cette direction.

Ensuite je me suis dit que c’était un peu dommage de ne pas continuer à créer, à inventer et que peut-être, petit à petit, la scène redeviendrait pour moi, un jour une évidence, tranquillement, sans que cela soit une obligation.

Le chemin des deux me fait dire que je me refais une base pour donner des cours et cela me donne une disposition intellectuelle pour créer à nouveau et peut être retourner jouer quand j’en aurais envie, ou en tout cas, si les appels du pied qui me sont faits me font à nouveau vibrer.

 

En Bretagne tu arrives un peu comme un cheveu sur la galette ?

Oui ! Et je repars sur l’idée que pour ce faire connaître, il faut un projet bien ficelé.

Il faut un lieu. Ce sera chez moi. Dans un beau local que je suis en train de finir d’aménager.

Pour commencer, je fais un petit dossier pour me faire connaître de toutes les adresses que je possède, que l’on me donne, où je me signale sur internet avec des liens sur mon travail antérieur.

Je diffuse des photos, des articles de presse et je contacte un maximum de monde avec ce matériel.

Certains me répondent, d’autres pas du tout, et même d’autres ne souhaitent pas me recevoir.

C’est comme ça. De fil en aiguille les langues fonctionnent et après, je contacte tout bêtement la presse en me disant : à un moment il faut le faire savoir.

Plus j’ouvre des pages sur internet, un facebook, et aussi un flyer à l’ancienne (rires). Puis petit à petit ton nom circule et des amis te donnent des contacts.

Tu les appelles. Tu creuses ton sillon. Je repars vraiment de zéro. J’aurais fait la même chose si je venais d’arriver dans le Marais Vendéen.

Tu as contacté les conservatoires « officiels » ?

Oui ! Et ils ont considéré qu’ils n’avaient pas le temps de me recevoir. En particulier l’école de musique de Lannion. Le directeur répond par mail que « Il n’y a pas de postes ». Je lui réponds par écrits « Que recevoir quelqu’un, (un musicien) ne constitue pas une embauche ». 

 

C’est marrant, car un professeur du milieu trad. s’en offusque un peu, parce que j’en parle autour de moi et il envoie un mail au directeur lui disant que c’est un peu dommage de ne pas recevoir quelqu’un, un musicien, qui a un parcours, une histoire, que l’on aime ce parcours ou pas… Il répond à cet ami, à nouveau, qu’il n’a pas le temps.

Je trouve étonnant que dans le service public, sur un secteur précis, on n’ait pas le temps d’en rencontrer les acteurs. Un musicien installé depuis deux ans à Lannion.

Même les musiciens du milieu trad. qui enseignent dans ce conservatoire ne prennent pas la peine de me répondre. Alors, soit : Il y a une idée de chasse gardée ! Soit « Il n’est pas du coin », donc ce n’est pas intéressant ! ».

Je trouve cela dommage… À l’inverse, à la maison de la culture bretonne : Ti ar Vro Treger-Goueloù,
installée à Cavan, Julien Cornic, son directeur, m’a invité à le rencontrer, m’a proposé une salle. Il y a bientôt un fest-noz, il m’a proposé d’y venir jouer.

On est vraiment dans ce double courant où nos musiques : Soient elles ont gardé ce coté sauvage et libre avec une vraie ouverture à l’autre… Soient elles sont rangées avec un coté académique, sujet aux lois du marché et à la peur de la concurrence.

Tu vas enseigner pour tous les niveaux ?

Je suis prêt à travailler pour tous les niveaux. Je l’ai déjà fait. J’ai eu longtemps une classe d’accordéon en Vendée à Challans . J’avais 45 élèves et ça allait du super papy qui arrivait sachant jouer, avec vraiment une idée du répertoire, même plutôt populaire musette, à des gamins et gamines qui venaient sans rien savoir, d’autres par relation ou parce qu’ils m’avaient entendu, d’autres amenés par leurs parents, mais également des jeunes retraités. C’est cela qui est intéressant. Quand il y a tout le panel des amateurs d’accordéon et de musique, que cela permet de les emmener ensemble pour créer un vrai groupe de travail et de passion pour nos musiques.

Elles sont là aussi pour être intergénérationnelles. C’est peut être un grand mot, mais quand un petit gamin de 8-12 ans joue avec un papy ou une mamie ou un branleur de 15-16 ans qui va chercher à mixer ça avec de l’électro… C’est là où pour moi ça prend tout son sens.

Puis, j’ai aussi envie de proposer des choses à la carte, pour quelqu’un qui aurait déjà un niveau confirmé, que je puisse lui donner ma vision des choses, mon apport stylistique et ma manière de voir l’accordéon.

Le répertoire Breton sera enseigné ?

Oui ! Je connais déjà les répertoires et je postasse en ce moment un peu les styles, mais je n’ai pas envie d’ouvrir une école avec la pancarte et puis le drapeau.

Ce que je n’avais pas fait non plus, en Vendée. Je n’enseignais pas que des maraichines ou de grandes danse.

Je pense aussi que c’est à nous, enseignants, d’amener les élèves à une sorte de curiosité et surtout de ne pas former des clones.

C’est le danger aussi, d’avoir l’école de « Monsieur Truc » avec des gens qui joue comme « Monsieur Truc ». D’ailleurs, j’essaye dans mes cours de ne pas enseigner que mon répertoire personnel, celui que je joue en bal et en concert, mais de refaire des tablatures et de créer des morceaux spécifiques en fonction de l’évolution des élèves. Refaire des morceaux pour l’aspect pédagogique et technique.

Tu fréquentes un historique musicien breton depuis longtemps ?

Oui ! Un vieux. Bientôt je pourrais récupérer ses accordéons en héritage (rires).

Sérieusement, avec Alain Pennec on a une vraie complicité. Je peux avoir une aide et certainement des conseils de ce coté.

J’ai aussi repéré un lieu à l’Île Grande, une personne qui a monté, chez lui, au bord de la plage, un grand local pour des séminaires d’entreprises et qui peut accueillir une trentaine de personnes.

L’idée est aussi de pouvoir organiser des week-ends de master-classes avec moi, mais aussi avec des invités. Cela me semble une ouverture importante.

Tu vois, il faudra peut-être que je reprenne mes deux valises et trouver à nouveau l’énergie pour mettre en place tout cela. Mais en ce moment il est clair que c’est une belle motivation. C’est peut être un défaut ou une qualité mais dans tout ce que j’ai monté, j’aime bien fixer les choses avec des noms. Je ne voulais pas faire l’école : « Sébastien Bertrand ». Ça n’a pas vraiment d’intérêt Ce sera : Musikadomia - J’ai mis un K c’est peut être déjà un coté Kreiz Breizh (rires). Je vais aussi mettre un piano dans mon local.

L’idée, c’est que ce soit un lieu ouvert. J’ai d’ailleurs annoncé que d’autres musiciens viendraient. Ce sera pour développer un coté alternatif et de dire que si l’institution refuse les ouvertures, il y a des espaces où l’on peut se retrouver et faire de la musique autrement.

On apprendra des chansons ? Car tu es aussi chanteur ?

Non ! Je ne suis pas du tout un chanteur, mais je l’ai déjà fait dans des cours pour évoquer les problèmes de la désynchronisation des deux mains et après rajouter la voix ?

J’aime bien le faire sur des petites chansons. Cela peut-être marrant. Sur le répertoire populaire « classique » je ne suis peut être pas le mieux placé, mais je ne m’interdis rien pour faire progresser les gens.

Comme apprendre à taper du pied en rythme…

Voilà ce qui sera une bonne base de départ (rires).

 

MusiKadomia

Sébastien BERTRAND

Mobile : +33(0)607 607 849

Messagerie : musikadomia@gmail.com

www.sebastien-bertrand.com

https://www.facebook.com/musikadomia/

 

Concerts et manifestation à venir :

 Le 8 juin 2018 – Présentation rencontre « autour du soufflet » 18h30 – Librairie Gwalarn –Lannion (22)

 Le 16 juin 2018 – Ciné concert sur l’Aurore de Murnau – Film muet de 1927 – Duo Pennec-Bertrand – Sainte-Cécile (85)

Le 23 juin 2018 – Fest Noz – solo – Cavan (22)