
Alune Wade
Sultan
François Saddi
5ème album du bassiste auteur compositeur sénégalais Alune Wade, Sultan nous convie à cheminer de l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique du Nord via l’Ethiopie aux couleurs d’un jazz world de belle facture mâtiné de rap et de rock.
Alune Wade, que l’on a pu entendre aux côtés d’Ismaël Lo, Youssou Ndour, Cheick Tidiane Seck, Fatoumata Diawara, Naïssam Jamal ou Aziz Sahmaoui (présent sur ce CD), mais aussi Bobby Mc Ferrin, Joe Zawinul ou Marcus Miller, est aussi chanteur. Il s’est entouré sur cet album haut en couleurs et très varié de multiples musiciens (32) qui apparaissent pour la plupart chacun sur un ou deux titres, à l’exception de C. Duchemann (divers claviers), H. Mayot (saxophones), C. Sarduy (trompette), très présents sur le disque, et dans une moindre mesure Paco Sery et Cyril Atef (batterie), C. Sands (piano), M. Sahbi (oud), A. Tenorio DD et Cheikh A. Ndiaye (percussions) ou encore le pianiste cubain H. Lopez Nussa avec lequel il a enregistré son 3ème CD en 2015.
La moitié des titres de l’album sont construits autour de la présence d’invité spécifiques : le tunisien Mounir Troudi (chant), les chanteur Gnawa Mehdi Nassouli et Aziz Sahmaoui, les rappeur PPS The Writah et Djam ainsi que la chanteuse mauritanienne Noura Mint Seymali.
On pourrait imaginer, au vu du nombre et de la diversité des invités, que ce disque pourrait manquer d’unité mais c’est loin d’être le cas ! Alune Wade tient la barre avec une sacrée maîtrise, aidé en cela par quelques fidèles. L’opus est riche, nourri de multiples timbres instrumentaux savamment agencés soutenant avec efficacité la diversité des voix et styles vocaux convoqués : en vrac, outre les instruments déjà cités, Sabar (très présents), Farfisa, Fender Rhodes, flûtes, clarinettes ou zokra (petit hautbois rustique d’Afrique du Nord). Un très bel album gonflé à bloc !