
Balkan Taksim
Acide Balkanique
François Saddi
Après un 1er Cd en 2021, "Disko Telegraf", le duo roumain poursuit son voyage avec ce 2ème album, revisitant un folklore des Carpates et des Balkans, pour partie imaginaire, aux sons de boucles électroniques et de cordes généreusement électrifiées.
Fondé dans le cours des années 2010, le duo est formé du multi-instrumentiste de Bucarest Sașa-Liviu Stoianovici (tanbur ottoman, saz électrique, tamburitza, synthétiseurs, thérémin, cobza, guimbarde, chant, mix) et de son acolyte Alin Zăbrăuțeanu (bass électrique, synthétiseurs, samples de percussions, arrangements, mix), producteur féru d’électro.
Ces 2 compères qui, pour le premier, chercheur et ingénieur du son a arpenté son pays notamment autour de l’étude des derniers paysans joueurs de cobza, et pour le second, multiplié les expériences sonores en studio et réalisations de musiques de films, s’inscrivent pour ce second opus haut en couleurs dans la continuité du premier en proposant de nouvelles façons d'imaginer et d'explorer les cultures folkloriques des Balkans et des Carpates.
Deux des 8 titres de ce CD s’appuient sur des traditionnels, roumain pour "Norocul" en plage 2 et turc pour "Mastika" en plage 7. Les autres sont des compositions de Sașa-Liviu Stoianovici pour 5 d’entre elles et la dernière d’Alin Zăbrăuțeanu. Le 3ème titre, Orhideja, flirte joliment avec le rock Mongol, le 4ème passe par l’Afrique du Nord, le 5ème plutôt méditerranéen et le 6ème sous influence pop médiévale. Les arrangements quant à eux sont réalisés par Alin et Sașa. La diversité des instruments utilisés, cordes pour une bonne part et les traitements électroniques réalisés permettent de varier les ambiances pour lesquelles toutefois, hormis les 3 chants du disque, les saturations électriques, échantillonnages divers et boucles rythmiques ou mélodiques dominent. Un bel album complexe qui ne se livre qu’après plusieurs écoutes.