Batsükh Dorj
Ögbelerim Music for my ancestors
François Saddi
Dans ce premier album de chant diphonique, le jeune musicien Batsükh Dorj chante sa culture nomade, chevauchée passionnante à travers les plaines et montagnes de la république de Touva.
Ce blues de l’Altaï est né de la rencontre entre le chanteur poly instrumentiste et luthier natif de Tsengel, dernier village à l’ouest de la Mongolie, et de l’ethnomusicologue Johanni Curtet, musicien, chanteur, pédagogue et directeur artistique de l’association Routes Nomades.
Dans ce magnifique disque d’une grande unité stylistique et sonore, Batsükh Dorj interprète une douzaine de traditionnels et compositions en utilisant les diverses techniques vocales des Touvas qu’il maîtrise parfaitement, accompagné au chant et aux instruments par Johanni Curtet qui est aussi l’arrangeur et le producteur de l’album. Les instruments utilisés par les 2 musiciens sont la vièle igil, le luth doshpuluur, les guimbardes khomus et dan moi, la flûte shoor… et la guitare. Les textes de ce superbe opus racontent les traditions ancestrales, chasse, lutte, jeux d’osselets, courses de chevaux… ainsi que de Bainak, personnage historique de la période soviétique, et puis de compassion, de solidarité, de famille, d’absence et de nostalgie. C’est un très bel album que nous proposent l’association Les Routes Nomades et l’éditeur Buda dont je salue ici une fois encore les productions. Pour aller plus loin, on pourra se procurer "Une Anthologie du khöömii mongol" produit en 2017 par cette même association et le même éditeur !
