DAMIEN McGEEHAN

Dans ce comté très reculé, beaucoup de gens n’avaient pas les moyens de s’acheter un fiddle en bois. C’est pourquoi des ferblantiers itinérants eurent l’idée de façonner des instruments en étain. Si le corps du violon était en métal, les autres parties étaient en bois. De nos jours cet instrument n’est plus fabriqué et il n’en reste que très peu d’exemplaires.

Damien McGeehan, l’un des protagonistes du trio Fidil a eu la chance de s’en procurer un auprès d’un voisin. Il consacre aujourd’hui son premier album solo à cet instrument méconnu dont le métal lui confère un timbre tout à fait particulier, légèrement velouté du fait d’un accordage unique. Il a délibérément choisi de n’ajouter aucun autre instrument au fiddle et tous les airs, les effets spéciaux, notamment percussifs, sont joués sur son fiddle.

Damien tout comme le fiddle en étain, est originaire du Donegal. C’est donc un répertoire de ce lointain comté, dont la musique est connue pour être jouée au fiddle, qu’il met ici en avant. De nombreux traditionnels mais une bonne moitié de l’album de compositions originales.

Damien qui joue depuis l’âge de sept ans, a expérimenté des tas de musiques. Pas étonnant que le jazz ait laissé des séquelles dans son jeu. C’est sensible sur The Last Day of Summer, un morceau inspiré par Duke Ellington.

John Doherty était un fameux luthier de tin fiddle et Damien lui rend hommage sur un titre. Une technique propre au Donegal, le ‘reversing’, qui consiste à jouer sur deux octaves, est présente sur The Gravel Walks to Grannie. Hommage aussi à son arrière-grand-père lui-même fiddler émérite sur Peadar O’Haoine’s.

Le tin fiddle est un instrument absolument unique et les afficionados du violon se doivent d’écouter cet album.

Autoproduit MCG001 – www.damienmcgeehan.com