Djé Balèti
Pantaï
François Saddi
C’est un troisième album haut en couleurs que nous livre Djé Balèti, trio toulousain de pop/rock/transe occitane nourri d’influences multiples, actuelles ou plus traditionnelles et naviguant du pourtour méditerranéen aux Caraïbes via l’Afrique et ses cultures éthiopienne, gnawa et tamasheq.
Le trio, est formé de Jérémy Couraut (espina, chant), Antoine Perdriolle (batterie, chant) et Menad Moussaoui (basse, chant). Fondé par J. Couraut il y a une dizaine d’années, le groupe sort un 1er Cd en 2014 sous le label Hélico (Djé Balèti) et un second avec Sirventès en 2016 (Moko).
Jérémie Courault, dont on situe aisément la culture électrique (Led Zeppelin, Jimmy Hendrix, et autres groupes de pop et de rock psychédélique de la fin des années 60 notamment) est l’auteur de tous les titres de l’album qu’il chante pour l’essentiel en Occitan (2/3) et pour le reste en Français. Il joue de l’espina, un petit instrument à 4 cordes disparu et récemment reconstitué issu de la tradition carnavalesque niçoise. Il l’électrifie afin d’en tirer des sonorités sauvages, aigues, rugueuses et saturées.
On pense immédiatement aux guitares électriques des Touaregs (Tinariwen par exemple) ainsi qu’aux envolées guitaristiques d’un Jimmy qu’il soit Page ou Hendrix ! Cette couleur sonore est sans conteste l’une des principales signatures du trio avec les rythmiques conjuguant le pair et l’impair ainsi que les divers effets. Le groupe envoie sans filtre un bal populaire confinant à la transe, primitif, chaleureux et coloré. Un bien bel album de bal occitan faisant suite il y a quelques mois à celui d’MBraia et poussant un peu plus encore les curseurs de cette Scop qu’est Sirventès vers les musiques amplifiées…
