Donegal Musicians

C’est précisément à eux qu’un Allemand de Duisburg, installé depuis 45 ans à mi-temps à Rann na Feirste (Donegal), a fait appel pour réaliser ce superbe album Healing Hands dont la totalité des recettes sera reversée à l’association Médecins Sans Frontières. Pour ce faire, Harald «Mór» Juengst a sollicité le gratin de la musique traditionnelle du Donegal, 17 musiciens et chanteurs qui ont gracieusement offert leur concours pour ce projet.

Qu’on en juge un peu. Première de tous, Mairéad Ní Mhaonaigh, violoniste et chanteuse du groupe Altan, qui démarre l‘album par une chanson écrite et composée à l’origine pour sa fille Nia: Seinnimid. Puis c’est la chanteuse Jacqui Sharkey qui reprend un traditionnel bien connu, The Blacksmith, popularisé dans les années 70 par le groupe Planxty.

On retrouve à sa suite Éamon Mc Elholm (Stockton’s Wing, Solas) qui propose un très beau morceau de sa composition, The Wild Atlantic. Puis les deux complices que sont Ian Smith, chanteur et guitariste qui revisite s      a chanson Keadue Strand, et le fiddler Stephen Campbell qui a composé Healing Hands spécialement pour l’album. Ce sont également les chanteurs de sean-nós Conall Ó Gallchóir, Caitríona Solan et Suzanne Uí Ghallchóir, ainsi qu’Anne Croke, chanteuse du groupe Fior Uisce qui reprend un titre d’Altan, The Flower of Magherally (The Red Crow 1990), de sa voix profonde et expressive. Un ravissement. Également de la partie, le flûtiste Seosamh Mac Grianna, lui aussi membre de Fior Uisce, qui interprète le standard Inis Oírr. Et puis le joueur d’harmonica Tom Byrne sur deux titres. Et comment passer sous silence le principal d’entre eux, Manus Lunny (Capercaillie), véritable homme orchestre qui joue sur presque tous les titres et contribue à titre personnel avec la chanson Mo Mhadadh Beag. Manus dans le studio duquel la majorité des titres a été enregistrée et qui co-produit l’album.

N’oublions pas bien sûr Harald «Mór» Juengst qui ne se contente pas d’être à l’origine du projet. Il est lui-même musicien, percussionniste (bodhrán, cajon…), qui a introduit ici un nouvel instrument, le handpan, sorte de soucoupe volante métallique qui possède dix champs sonores permettant de jouer des percussions, des accords et des mélodies. Un instrument présent sur tous les titres qui se fond parfaitement à la musique irlandaise, lui apportant une coloration nouvelle.

A l’origine ce projet avait vu le jour en 2018. Mais une vilaine pandémie étant passée par là, la publication de l’album en a été affectée et c’est seulement au cours de l’été 2023 que ce magnifique album a pu voir le jour. Un album absolument fantastique que vous ne manquerez pas de vous procurer pour soutenir l’action de Médecins Sans Frontières.

LSR CD 003 – www.harald-juengst.com - juengst@sheevon.com