KAREN MATHESON

 Profitant du confinement qui sévit en Écosse comme partout ailleurs, elle vient de mettre la touche finale à son cinquième album solo en compagnie de son mari, le compositeur et musicien Donald Shaw.

Karen s'est construit au fil de ses trente-sept années de carrière, un répertoire et une aura exceptionnelle, tant au sein du groupe Capercaillie qu'en solo, ou aux côtés d'artistes comme Emmylou Harris, James Taylor, Nanci Griffith ou le Breton Dan Ar Braz.

Karen travaillait depuis une dizaine d'années, ne sachant trop dans quelle direction aller. Elle était ainsi en possession d'ébauches de chansons ou de morceaux plus aboutis. Et pendant que le monde s'arrêtait, Still Time naissait avec l'aide de quelques musiciens brillants et familiers : James Grant, John Doyle, Michael McGoldrick, Ewen Vernal, James MacKintosh et quelques autres.

Le titre Still Time avait été écrit par Donald Shaw il y a vingt ans déjà et il reflète le passage du temps et des choix de la vie. L'album est une superbe collection de chansons contemporaines et traditionnelles, puisque hormis les deux morceaux écrits par Donald Shaw, un des fidèles compositeurs de Karen, James Grant, est encore présent, sur quatre titres cette fois.

On découvre avec émotion Orphan Girl de Brendan Graham, poète irlandais, qui rend hommage aux 4.000 petites orphelines irlandaises envoyées partout dans le monde, notamment en Australie, durant la Grande Famine des années 1840. Ou encore Recovery écrite par les frères Callum et Rory MacDonald du groupe Runrig , reflet du sentiment renouvelé de l'identité culturelle et politique écossaise.

Et puis deux chansons de Robert Burns, le plus grand poète écossais du 18ème siècle, dont le titre emblématique Ae Fond Kiss qui clôt l'album.

Incontestablement Karen Matheson est La grande voix de la scène écossaise. Sa tessiture est incroyable. Nous avons ici une interprète au sommet de son art.

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