Niqolah Seeva
3NE
François Saddi
C’est un 1er opus tout à fait étonnant que celui du guitariste et chanteur Niqolah Seeva, de son vrai nom Nicolas Stévenin.
Il nous convie à une aventure musicale et sonore fusionnant de multiples courants, jazz, pop/rock, transe et électro nourrie de rythmiques impaires et biberonnée aux musiques traditionnelles indiennes et orientales.
Après 2 EP réalisés en 2008 et 2011, de nombreux séjours dans différentes parties du Monde et quelques collaborations et participations à divers groupes, il fonde l’Hybrid Orchestra, un collectif de 7 musiciens formé, outre lui-même, de Rémi Allain (contrebasse), Bachir Rouimi (percussions orientales), Emmanuel Birault (batterie), Sylvain Barou (flûtes), Florent Exmelin (programmation) et Sébastien Guérive (design sonore).
Quant à lui, joueur de guitare et de oud, il utilise dans ce disque une sorte de croisement électrifié de ces 2 instruments qu’il nomme guit°arabia : une caisse de guitare et un manche de oud accordé en quarts de tons sur la première partie du manche puis fretless ensuite.
Les 10 titres qui composent cet étrange, puissant et chaleureux album sont chantés dans une langue qu’il a inventé, sorte de sabir mêlant l’Anglais et l’Arabe qu’il nomme "Anglarabe". Ils diffusent sous une forme poétique parfois absconse un message fraternel et humaniste teinté d’universalisme.
L’ensemble sonne très oriental ; un oriental électrifié aux sonorités souvent franchement saturées. Les mélodies, simples et joliment troussées, emploient force quarts de tons et, pour peu que l’on sache les goûter (les ¼ de tons), restent longtemps dans l’oreille. C’est donc un OMNI (objet musical non identifié) que Niqolah Seeva et ses musiciens concoctent, un bel ouvrage qu’il convient d’écouter sans a priori afin d’en savourer pleinement toutes les saveurs.
