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Des mondes de musiques

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RALSGÅRD & TULLBERG - Kvartett.

RALSGÅRD & TULLBERG - Kvartett.

Philippe Cousin

La Suède est rarement mise à l'honneur dans cette chronique. Pourtant il y existe une musique traditionnelle très vivante.

Andreas Ralsgård et Markus Tullberg, à l'origine deux saxophonistes de Scanie, au sud du pays, se sont rencontrés il y a vingt ans à l'Académie de Musique de Malmö. Ayant découvert la flûte traversière en bois par le biais de la musique irlandaise et bretonne, rapidement ils montent un duo et enregistrent deux albums.

Ils reviennent cette fois sous la forme d'un quartet avec Niklas Roswall à la nyckelharpa, instrument emblématique suédois, et Alexandra Nilsson au violoncelle. Deux flûtes associées à deux instruments à cordes. Un quartet qui est le résultat de la quête permanente d'exploration des possibilités de la flûte en bois.

Si le premier album avait permis de rétablir l'instrument  sur la scène musicale traditionnelle suédoise, le second CD avait accueilli de nombreux invités. Leur nouvel album est sobrement intitulé Kvartett (quartet).

Le résultat de cette rencontre à quatre est un mélange d'airs originaux et traditionnels avec des arrangements soigneusement élaborés. L'expression musicale s'étend de l'intime et du délicat à des arrangements virtuoses où les possibilités des instruments sont utilisées au maximum. Ils fusionnent habilement la musique traditionnelle suédoise et l'instrumentation avec une légère touche baroque : Två menuetter efter.

Si Andreas et Markus qui signent plusieurs des titres, rendent hommage aux flûtistes irlandais, l'album est bel et bien d'inspiration nordique. Les danses ici présentes sont très éloignées des reels et des jigs et elles traduisent bien la tradition scandinave. Grâce à l'ajout des cordes aux deux flûtes, elles créent parfois des instants de gaieté insouciante :  Vals från källarhålet ou Berghman/ Lagerfeldt. 

Sur Lökaröd incontestablement c'est la nyckelharpa qui mène la mélodie sur un air au classicisme baroque évident tandis que sur Silverpolskan flûtes et cordes tissent un étrange ballet en spirale. A contrario sur Pipor et Lufsträng l'humeur est plus sombre et le calme a regagné le terrain musical. Et c'est la fin d'un album à la fois étrange et fascinant.

 

Autoproduit KAPCD011 - www.ralsgardtullberg.com