Aller au contenu
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies notamment pour réaliser des statistiques de visites afin d’optimiser la fonctionnalité du site.
Des mondes de musiques

 En lisant avec gourmandise les articles de 5planètes.com, vous pouvez écouter Canal Breizh, en cliquant sur le logo.

WHO'S WHO
/uploads/annuaire/7b4a82065e8e4e1806bd0838645decea.jpg

Chemins de Terre

Rencontre avec Loïc l'animateur d'une émission de radio sur le web "Chemins de Terre", diffusée sur Radio Rennes (100.8 MHZ dans la réion de Rennes, et sur Radio Evasion (98.7 MHZ dans la Pays de Brocéliande et 95.2 MHZ dans le pays du Méné.

 

    

 

« Chemins de Terre » une émission consacrée aux musiques traditionnelles et d’inspiration traditionnelle …

Quel est ton parcours dans le domaine de la radio et des musiques traditionnelles?

La musique fait partie de ma vie depuis mon enfance notamment grâce à mes parents passionnés par le chant. Vers 14 ans j’ai délaissé le piano pour la guitare dans le but d’accompagner des chansons de Brassens, Hugues Auffray, Graeme Allwright, Leonard Cohen et bien d’autres. J’écoutais, et j’écoute toujours beaucoup de musique et mes goûts sont assez diversifiés. Je suis arrivé à la musique traditionnelle par la musique bretonne vers 16 ans avec un fest-noz et un concert de Stivell à Rennes mais avant j’ai le souvenir d’avoir entendu un bagad, j’avais une dizaine d’années je crois et ça m’avait interpelé ; ensuite et très rapidement mes oreilles se sont tournées vers l’Irlande et l’Ecosse et puis vers la Scandinavie, le Québec et des pays plus au sud et à l’est, enfin bref un peu partout. J’ai aussi joué dans quelques groupes (musique bretonne et musique irlandaise). D’ailleurs je joue et chante toujours pour le plaisir avec des ami(e) s musicien(ne) s.

Dans mes années collège, lycée et fac j’écoutais beaucoup la radio (grosse consommation de piles car je m’endormais souvent avec le « poste » allumé sous les draps !) et rêvais en secret d’animer une émission afin de programmer tout ce qui me chatouillait agréablement les oreilles, alors tu penses bien qu’en 1981 lorsque l’élection de François Mitterrand a permis de libérer la bande FM, j’ai voulu saisir l’opportunité. Il se trouve que le patron d’un bar rennais que je fréquentais a créé Radio Rennes, j’ai alors proposé une émission où se côtoyaient folk, chanson française et musiques traditionnelles qui a eu plusieurs titres, le dernier étant « Musiques en l’air ».

 

Comment est né ce projet d’émission « Chemins de Terre » ?

Le titre de cette émission est bien entendu une référence directe à l’album d’Alan Stivell publié en 1973. C’est Bernard Hommerie, membre fondateur de La Bouèze (1), qui l’a créée, elle était surtout centrée sur la musique bretonne. J’ai pris sa suite en 1992, en étoffant le propos, et ai donc laissé tomber « Musiques en l’air ».

 

Que cherches tu à faire passer dans tes émissions ?

Initialement, le but était le partage et la diffusion des musiques que j’appréciais ainsi que l’information (concerts, fest-noz, festivals, stages). Mon émission n’était donc qu’une programmation de disques de musiques traditionnelles relative à l’actualité discographique et l’actualité du spectacle vivant à Rennes et dans sa région. Sans oublier l’idée de départ j’ai rapidement eu envie de donner la parole à des musiciens; au début c’était des gens de mon réseau et puis le cercle s’est élargi car les radios associatives étaient de plus en plus connues et reconnues. J’ai donc été sollicité par des artistes, des responsables de structures en lien avec les musiques traditionnelles… Depuis près de 30 ans j’ai reçu plusieurs dizaines d’invités dans mon émission. Faire parler un artiste de sa musique m’intéresse vraiment, mais aussi un auteur de son livre, un organisateur de son festival … J’anime deux émissions distinctes par semaine ; dans la première j’ai la plupart du temps un invité en lien avec son actualité. Une fois par trimestre, Caroline Le Marquer, rédactrice en chef de la revue Musique Bretonne publiée par Dastum (2), vient présenter le numéro en cours. La seconde est dédiée aux nouveautés discographiques, à l’annonce de spectacles et autres évènements avec des invités parfois. C’est aussi dans cette 2° émission que je laisse la place aux chroniqueurs : Jean-Marc Ploquin, disquaire indépendant et militant à Rennes aux Enfants de Bohème, nous fait régulièrement part de ses coups de coeur dans le domaine des musiques du monde et plus récemment Gérard Viel de www.5planètes.com Je me déplace aussi en concert et en festival pour rencontrer les artistes.

 

Ton émission est donc sur le web, quelle audience avez vous ?

D’après les statistiques du site je peux dire que j’ai des auditeurs dans une cinquantaine de pays différents. 75% sont basés en France. Viennent ensuite les Etats-Unis, le Canada et l’Europe de l’Ouest et puis le Japon, l’Australie, quelques pays d’Afrique

 

Que est ton regard sur la situation des musiques trad en France en 2018 ?

Les musiques traditionnelles souffrent d’un manque de visibilité dans les médias nationaux qu'il s’agisse de télés, radios ou presse écrite. À ce propos je regrette évidemment la disparition de Trad Magazine. Ce sont quand même des musiques qui suscitent de l’intérêt de la part du public, il suffit pour le prouver d’observer la fréquentation dans les festivals. Pour certains publics, tradition rime avec passé. Mais quand on voit la vitalité de ces musiques qui ont su assimiler quantité d’influences, du rock au jazz en passant par l’électro le hip-hop … et des musiques venues du monde entier, on se dit que ces musiques qu’on appelle « traditionnelles » ont toute leur place dans les musiques dites « actuelles ». C’est peut-être aussi un problème d’étiquette qu’on veut coller à tout prix ?

 https://www.cheminsdeterre.com/

Quels sont les problèmes que tu rencontres avec ce genre d’émission et de diffusion ?

J’ai un auditoire fidèle, dans la région et beaucoup plus loin grâce à internet, je souhaite l’élargir et le diversifier. Mais comme je le disais précédemment, ces musiques souffrent peut-être de préjugés … mais ne nous lamentons pas, continuons (le combat ?).

(1) C’est une association, maintenant basée à Rennes, dont le but est de faire connaître et de faire vivre les traditions orales de Haute-Bretagne par le collectage, la diffusion, l’animation et l’édition.

 

(2) Dastum (« recueillir » en breton), est une association s’est donnée pour mission le collectage, la sauvegarde et la diffusion du patrimoine oral de l’ensemble de la Bretagne historique.